Cette
guerre de nuit, menée dans
l’ignorance des desseins du virus de Chine, l’Etat péremptoire l’a foirée,
s’est illustré par ses manques, s’est distingué par ses manquements étranges.
La
peur a dicté sa loi, provoqué les erreurs et déboires du pouvoir. Cette
conseillère douteuse a tranché pour une stratégie défectueuse. La pénurie
criante des moyens défensifs élémentaires – masques, tests, lits de réanimation
– a justifié l’internement à domicile, le débranchement sauvage de l’économie.
L’incurie
politique qu’exprime une effarante imprévoyance interroge sur l’étendue et la
localisation des responsabilités. On a senti la panique gagner les grands
esprits guerriers au point de déléguer les décisions auprès d’un comité de
sommités, d’un aréopage Théodule d’hôpital. La hantise d’un traitement
judiciaire des errements et désertions de guerre a conduit les hiérarques du
pouvoir à des sermons de dissimulation et des discours de menteries sanitaires.
Autrement
dit, l’impéritie d’Etat s’est camouflée derrière une politique de terreur
généralisée. La réclusion forcée s’est imposée comme un bâillon sur le visage
de la nation. Cette gouvernance d’urgence, fondée sur l’intimidation
administrative, a détruit la richesse du pays, développé les pathologies d’une
incarcération prolongée, jeté à la rue des cohortes d’individus.
L’Etat a failli, menti, appauvri le pays. Et l’on voudrait maintenant que les hauts dignitaires de la nation, les chefs de guerre soient dispensés d’un procès, soient préservés d’une sanction ? En vertu de quelle immunité jupitérienne ? Au nom de quelle tolérance de circonstance ?
L’Etat a failli, menti, appauvri le pays. Et l’on voudrait maintenant que les hauts dignitaires de la nation, les chefs de guerre soient dispensés d’un procès, soient préservés d’une sanction ? En vertu de quelle immunité jupitérienne ? Au nom de quelle tolérance de circonstance ?