lundi 1 juin 2020

L'impéritie d'Etat

Cette  guerre de nuit, menée dans l’ignorance des desseins du virus de Chine, l’Etat péremptoire l’a foirée, s’est illustré par ses manques, s’est distingué par ses manquements étranges.
La peur a dicté sa loi, provoqué les erreurs et déboires du pouvoir. Cette conseillère douteuse a tranché pour une stratégie défectueuse. La pénurie criante des moyens défensifs élémentaires – masques, tests, lits de réanimation – a justifié l’internement à domicile, le débranchement sauvage de l’économie.
L’incurie politique qu’exprime une effarante imprévoyance interroge sur l’étendue et la localisation des responsabilités. On a senti la panique gagner les grands esprits guerriers au point de déléguer les décisions auprès d’un comité de sommités, d’un aréopage Théodule d’hôpital. La hantise d’un traitement judiciaire des errements et désertions de guerre a conduit les hiérarques du pouvoir à des sermons de dissimulation et des discours de menteries sanitaires.
Autrement dit, l’impéritie d’Etat s’est camouflée derrière une politique de terreur généralisée. La réclusion forcée s’est imposée comme un bâillon sur le visage de la nation. Cette gouvernance d’urgence, fondée sur l’intimidation administrative, a détruit la richesse du pays, développé les pathologies d’une incarcération prolongée, jeté à la rue des cohortes d’individus.
L’Etat a failli, menti, appauvri le pays. Et l’on voudrait maintenant que les hauts dignitaires de la nation, les chefs de guerre soient dispensés d’un procès, soient préservés d’une sanction ? En vertu de quelle immunité jupitérienne ? Au nom de quelle tolérance de circonstance ?