Fin
du monde, fin du mois. Les contrariétés s’additionnent. Nous sommes coincés
entre deux apocalypses. Entre un quotidien récurrent et le grand lendemain qui
déchante.
Je
voudrais les réconcilier par une expression bien de chez nous qui leur fait
écho : « La fin des haricots ».
Ces
vies d’exclus, réduites à la portion congrue, ne sont guère saisies par les
radars des experts, professeurs et autres pensionnaires à ronds de serviette
des comités Théodule.
Le
pays des ploucs ne figure plus sur aucune carte. Aucun GPS ne conduit aux
ornières de la détresse. La technocratie à souliers vernis n’y met pas plus les
pieds que la police ne patrouille dans les cités interdites des caïds.
Bref,
il y a des trous dans la raquette de la République. La partie est
déséquilibrée. C’est pourquoi ces nationaux de seconde zone n’en touche pas
une. Un peuple en lambeaux crie dans un désert sans écho.
Bibi,
le magistrat suprême, est un fort en thème. C’est un habile commentateur de la
misère. Bibi n’est pas un fumiste : il est économiste. Il raisonne
segmentation du marché et cibles socio-démographiques. Il n’échafaude pas une
politique, il confectionne des stratégies visant des catégories d’audience.
Bibi
décompose le sentiment national en rondelles. Il analyse le pays comme un
boucher tranche une carcasse. Bibi, encore stagiaire à l’Elysée, oublie que la
politique est un art de la synthèse et non pas une campagne de marketing. A
opposer « les classes laborieuses » aux doudounes grises, ces
retraités insoucieux, fainéants et rentiers, à opposer les beaufs des bagnoles
pourries aux bobos écolos à bicyclettes satinées, Bibi se fourvoie dans les
grandes largeurs. C’est un mauvais démon qui divise la nation.
Bibi se pousse du col dans le fauteuil de De Gaulle. Bibi donne du souci à son peuple trahi. La fin des haricots, c’est aussi le sentiment donné par la palanquée de marcheurs en godillots dont la flagrante impéritie s’apparente à la cour du roi Pétaud.
Bibi se pousse du col dans le fauteuil de De Gaulle. Bibi donne du souci à son peuple trahi. La fin des haricots, c’est aussi le sentiment donné par la palanquée de marcheurs en godillots dont la flagrante impéritie s’apparente à la cour du roi Pétaud.