mercredi 29 décembre 2010

Train de sénateur

La SNCF défaille. Pépy déraille. Les trains se languissent à quai, musardent en route. Le tortillard de Strasbourg a charreté ses voyageurs jusqu'aux Pyrénées à la vitesse d'une bicyclette. Pépy le chef, au mandat pas très bref à la SNCF, agite le mouchoir de la repentance et brandit le chéquier de l'Etat. Il distribue à la volée des billets gratuits aux infortunés usagers.
Bon prince, il gère le train de sénateur avec une générosité d'emprunt. Il colmate l'incurie de l'entreprise avec l'argent public. La SNCF semble ne travailler qu'à mieux creuser les trous de son budget. C'est facile l'économie selon Pépy.

mardi 28 décembre 2010

Bilan

On fait le bilan des égarements et des tourments, des colères et des sueurs froides, des faux mouvements et des temps morts, des beaux-arts et des grands airs.
On fait le bilan des années à bonnet d'âne, des ruptures et des ratures, des chantages et des ratages, des vivants et des morts.
On fait le bilan des misérables et des comptables, des peurs et des rumeurs, des hôpitaux et du loto, des songes et des mensonges.
On fait le bilan pour rien, puis les soldes pour trois fois rien. On reprend le traintrain Strasbourg/Perpignan, le quotidien tous feux éteints.

lundi 27 décembre 2010

Erreur de casting

Alain Juppé s'illustra au Quai d'Orsay. Le job lui allait comme un gant. Il campa provisoirement, droit dans ses bottes, à Matignon. En coup de vent, il passa au Ministère de l'Environnement. Aujourd'hui à la Défense, il manifeste une certaine nonchalance. Les images de sa nuit de Noël à Kaboul montre un ministre en col roulé de cadre à la campagne, en week-end chez les autres, traînant un impérissable ennui sur une figure de plâtre. Dans la famille des palais républicains, Juppé a pioché l'Armée. Maldonne, erreur de casting.
Juppé, modèle de mécanique intellectuelle, n'exprime pas une empathie naturelle pour la gente militaire. A son corps défendant, il lui témoigne "cette forme durable de la fatigue qu'on appelle le mépris" (Roger Nimier, "Histoire d'un amour", Folio, page 9) .

Illuminations

C'est un livre, couleur miel de missel. Avec de petites plumes soyeuses en guise de marque-page. On ouvre au hasard comme on tranche une pomme. On feuillette le bouquin robuste. On lit la distribution des parties de chasse, la colonne des rôles de la comédie humaine. En bas de page figure le tableau, le nombre de perdrix et lièvres. De temps à autre, une caille, un pigeon se glissent entre les carreaux.
Je cherche ce livre d'écriture manuscrite, rédigé de main de père. Il est perdu. Abandonné à la poussière. Je le suis tout autant sans ce grimoire aux odeurs de cartouche.
Si d'aventure je mettais la main dessus, je retrouverais la bougie des années fichues, le goût des illuminations.

jeudi 23 décembre 2010

Beaujolais

Dans le Beaujolais - Morgon, Brouilly, Saint Amour -, il y a un goût éraillé, nourri d'humanité. Vins de misère disent les délicats du parfum, les snobinards du pinard, les aristocrates du picrate.
Vins de rapicolante nature, bien dans leur chair, à l'ivresse buissonnière, exquisément canaille. Le Beaujolais entretient la camaraderie de verre, la franche amitié des bouts de nappe. La rasade de comptoir, en forme de bourrade, est un pacte sensuel avec le ciel. Le Beaujolais donne des ailes aux bouches indécises, des armes aussi à la traîtrise.

mercredi 22 décembre 2010

L'habit de député

Le corporatisme parlementaire noue les complicités d'un bord à l'autre de l'hémicycle. Reste à bien maquiller les privilèges de fonction, à ne pas dépasser les bornes, sous peine d'être légitimement questionné sur sa vertu républicaine, interpellé sur son exemplarité citoyenne.
Ni vu, ni connu - le peuple a d'autres chats à fouetter avec la neige et Noël -, la chefferie UMP du Palais Bourbon a tenté une provocation sociale sans complexe, à la Sarkozy, dans le registre indécent du Fouquet's ou des émoluments d'emblée revalorisés du nouveau président.
La solidarité du couple Jacob et Copé s'exerce comme les deux doigts d'une main protégeant son portefeuille. Le duo "Jacopé" a projeté d'exonérer la gente parlementaire des pénalités communes en matière de fraude sur la déclaration de ses biens. Comme si l'habit de député ne faisait pas le patrimoine. Un parlementaire menteur - disons "parlementeur" - mérite non pas opprobre mais pardon.
La France d'en haut, celle qui se rassemble autour du perchoir, a perdu de vue le champ d'application de ses propres lois. Elle pérore en vase clos sur le meilleur partage de ses avantages. De Gaulle, en son temps, souhaita qu'on préservât Jean-Paul Sartre, vendeur à la criée de la sulfureuse "Cause du Peuple", des inconforts du cachot. Au motif élitaire "qu'on ne met pas Chateaubriand en prison."
Nos intouchables députés se prennent sans doute pour de glorieuses figures au point de s'affranchir des règles communes. A mille lieux, le peuple vaque à ses urgences quotidiennes. L'élu dans sa bulle s'adresse aux membres de sa confrérie. On peine à savoir qui s'éloigne le plus de l'autre.

Je compte

Je compte en étés, en Noëls avec elle. Ma richesse est de saison, jusqu'à ma dernière heure, mon dernier euro de bonheur. Je compte sur mes doigts, touche du bois, n'en mène pas large outre mesure. Je compte en étés comme on égrène un chapelet. Je compte les billets fripés et la monnaie frappée. Je compte en devise qui ne va pas jusqu'à dix. Je compte le temps qui se décante. Je compte par coeur la leçon d'équinoxe.

lundi 20 décembre 2010

L'oblat du chocolat

Presque en cachette, il s'accoude à la table, écume la fine surface du luisant chocolat, savoure lentement le précieux aliment. "Les toqués du chocolat" sur France 3 vaut par cette séquence d'une rare puissance évocatrice. Michalak, pâtissier de palace, a la dégaine en jean d'un nabab du Web. Il ne s'embarrasse pas de manières. Décoincé des convenances, il jongle en cuisine avec les arômes de cacao. Il confectionne une bûche de Noël en marches d'escalier dentelées. Michalak, nom de rugby, fait l'impasse sur la pédanterie de confiserie. On se fiche de savoir si l'exquise sensation est d'origine "criollo" ou de facture "trinitario". Les mots gâtent les mets. Michalak fait silence, recadre sa langue. Il goûte son chocolat amer comme l'oblat récite une prière. Il est quasi couché sur la coupe tentatrice. Le nez dans son verre de chocolat, Michalak est sorti du scénario, s'est échappé vers l'extase. Rien n'est plus grave que le plaisir.

Amitié, oeuvre

Les mots maltraités renseignent sur l'état dégradé des moeurs de la société. L'amitié, l'un des plus référents du lexique, renvoie à la tradition de la philosophie, non seulement par l'étymologie, mais aussi par sa douleur de chair entre Montaigne et La Boétie.
Or l'époque balaie la pudeur d'un revers de main, d'un clic désinvolte. Elle dégringole dans un dévoiement systématique à la Warhol. Les amis grouillent dans la mare à nénuphars des réseaux sociaux. L'opportunisme de la relation fixe la règle de l'exposition des intimités. A Web ouvert. L'ami est comptabilisé comme un signe extérieur de richesse Internet. Facebook organise le marché planétaire de la surenchère de l'amitié ustensilaire. L'ami est une monnaie d'échange, pas même vivante à la Klossowski, mais une sorte de dollar d'un Far West imaginaire. L'ami file entre les doigts.
L'oeuvre de l'esprit est pareillement trivialisée. Les marchands des médias la désignent désormais du nom brut de contenu. L'oeuvre nue, soumise à la question incessante du marché, est taillée au format minimal du contenant. Le contenu est dépossédé de ses singularités plurielles C'est une marchandise stockée en vrac, une commodité au sens anglo-saxon, dont le flux s'indifférencie dans les tuyaux comme l'eau des lavabos.
Nous sommes abreuvés de contenu, cette denrée nourricière sacralisée par le marché. Nous sommes rassasiés d'écrits, de sons et de lumières, sur les écrans bien nommés qui font barrage au réel. Le contenu est produit dans des fermes appropriées avec un zèle industriel suivant la méthode intensive appliquée aux champs de céréales. Exit la patience de l'oeuvre. Exit le souffle de l'esprit.

Episode neigeux

Le feuilleton des flocons nous tient en haleine pour de bon. Les épisodes neigeux se succèdent en rafales, multiplient les rebondissements. Impossible de s'en soustraire. A tête reposée, on aimerait revoir la saison complète en DVD. A moins de les télécharger, ni vu ni connu de l'Hadopi.
D'un épisode à l'autre, les réalisateurs se relaient. Hortefeux a cédé la caméra à Mariani. Ses scènes d'aéroport sont très réussies. Les séquences de glissades routières, pourtant sans grande trouvaille, véhiculent toujours une émotion nouvelle. Le génie de la série résulte du mélange des bons et des méchants. On ne sait pas à qui se fier. Dans un épisode déjà ancien, la production avait ciblé le pouvoir maléfique de Météo France. Dans l'épisode du dernier week-end, Mariani corse le récit en introduisant British Airways dans le rôle du traître. On en a froid dans le dos.

mercredi 15 décembre 2010

Petits soldats

Boulevard des Italiens, je me suis souvenu de sa figure en forme de ballon dégonflée, de sa bedaine à bretelles et de son franc sourire au sortir de l'église. Il collectionnait les timbres. Il croisait papa au hasard de l'amicale des philatélistes.
Je revois les albums saturés de couleur. Les timbres dentelés n'étaient jamais que des papillons épinglés. Ces pacifiques petits soldats reposaient en bon ordre dans leur cimetière de papier. Papa jouait avec une joie sérieuse, taquinait le temps fixe des vignettes postales, bricolait des images d'enfant sage. J'ai serré la main du jovial compagnon, encore ivre de Dieu, juste après la communion.

mardi 14 décembre 2010

Zéro papier

Journaux ajournés. Kiosques dénudés. Kiosquiers désertés. Les coins de rue inaugurent l'ère du zéro papier. Le sensuel cérémonial du journal est une sale habitude. L'addiction au papier est prohibée. Opérations mains propres. L'encre de l'imprimé ne tatouera pas les doigts. On boira son café sans la mouillette symbolique des encombrants feuillets.
Bref, les quotidiens absents divorcent de leurs clients. Faute au méchant syndicat. Faute de trop qui célèbre le nouveau dieu numérique, la mise au net Internet et ses tablettes de Noël.
Les braves grévistes accélèrent la grande braderie du papier. La mort des journaux imprimés hante les trottoirs comme les vagabonds couchés sur la chaussée, en panne d'espoir. On les balaie par pelletées. Leur non-développement n'est plus durable. Avec ses dernières feuilles d'automne, la démocratie rit jaune.

lundi 13 décembre 2010

Heureux dans ses yeux

Je me lance par les rues, loin des désirs d'antan, à la recherche des vaines richesses à donner, le moment venu, aux visages aimés de ma destinée.
Me manquent l'élan de convoitise, l'esprit de gourmandise qui embrouillaient mes pas au temps exquis des jolis emballages que la main de papa délicatement froissait. J'ai perdu la flamme, un père, ses repères, le plaisir méticuleux d'être heureux dans ses yeux. Dans les rituels aussi usés qu'une corde, il est des gestes de compagnon gravés au plus profond.
Lentement, il avait gravi les sentiers de bienveillance qui mènent au doux sommet de la bonté. Mes doigts s'agenouillent dans un silence bleu de froid perçant.

jeudi 9 décembre 2010

Le Fillon nouveau

Fillon n'a pas bougé d'un iota. Il traîne son même profil bas loin des caméras. Ni touriste béat, ni vendeur baratineur comme son vrai faux mentor en Inde, Fillon fait un saut à Moscou pour se distraire, sans le moindre barouf. Il rase les murs gratis. Bref, le Fillon nouveau n'est pas arrivé comme le Beaujolais. Il garde son non-style d'hobereau triste, son imper morose et ses rêves d'autos fusant tombeau ouvert. En attendant, il tourne en rond dans son petit circuit de premier ministre. Il neige sur le quinquennat. Plus rose que jamais, le glacial Hortefeux nie en bloc. L'exécutif est ailleurs.

mercredi 8 décembre 2010

Dolce vita

Au sommet de l'Etat, l'intermittent du jogging évoque "la dolce vita" d'après-mandat(s). La misère crie sous ses fenêtres. Les mendiants s'enracinent sur nos trottoirs. On dirait des mouroirs à ciel ouvert. La crise des moyens de subsistance s'installe au-delà de la seule rudesse de l'hiver. La pauvreté relève du développement durable. Elle se terre dans sa douleur. Elle se mure dans son murmure. Or l'indécent président, au parler si violemment vulgaire, se soucie des souffrances de France comme d'une guigne. Il appartient au monde enchanté du caprice princier. Il parle de son bon plaisir à l'heure où les gens désespèrent de l'avenir.
A même enseigne que le privilégié de l'Elysée, le malletier Vuitton - lit-on - est épargné par la crise du pognon. Il organise avec minutie le rationnement des articles. Pas plus d'un sac en crocodile par cliente. L'offre est bousculée, brutalement chahutée par la demande. Pareille rupture des stocks de luxe choque autant que l'infantile dolce vita des Sarkozy-Bruni.

mardi 7 décembre 2010

Transparence

La transparence de l'information est le degré zéro de sa valeur. L'éclairage obscène de la vie publique dégrade la capacité d'imaginer. Jamais l'étalage d'un huis clos ne construira une vérité. Car la transparence ne vise pas la vérité mais l'égalité. Il s'agit de niveler l'accès au prétendu savoir.
Cette civilisation de la transparence - que WikiLeaks anticipe - s'arrange, sans grand dommage, avec le mensonge et la tricherie. La corruption n'est guère inquiétée par la démangeaison actuelle de clarté, le prurit contemporain de pureté. Elle vit même grand train sa vie.
Reste que la demande frénétique de transparence - qui rejoint l'intense déballage d'intimité des réseaux sociaux - traduit le besoin d'en finir, une fois pour toutes, avec l'aristocratique secret.
Car le secret est conservateur, par essence. Il se garde. C'est pourquoi il excite l'imagination, il avive la jalousie. Le secret vaut à ne jamais s'éventer. Il attise ainsi le feu du désir.
A vouloir découvrir le pot aux roses, la société s'expose aux déceptions moroses. Sans secret, les passions s'étiolent. La transparence coupe net l'élan de la volonté de savoir. Elle montre un roi nu, des rois nus, des flux de rois nus. La rage de dévoiler escamote le réel. La transparence s'accompagne d'une livide inconsistance. A ne plus savoir quoi désirer, les hommes sont alors guettés par une égale indifférence.

lundi 6 décembre 2010

Miss France

La Côte d'Ivoire compte deux présidents. Nous avons trois Miss France: l'officielle, l'officieuse et la vraie. Si la légale est Bretonne et l'élue de Madame de Fontenay Provençale, la seule légitime est Poitevine. Elle s'appelle Ségolène Royal. Elle prend la lumière mieux que personne. Elle ne rêve pas de passer la nuit au Crillon mais au moins cinq années à l'Elysée pour exercer sa fonction. Ségolène Royal cumule les mandats: Miss France, Marianne et Présidente. Ceux qui font encore semblant de l'ignorer sont des jaloux congénitaux. Maintenant, il appartient aux trois imposteurs de démissionner: pas seulement les reines d'un jour, Sarko aussi. A eux de bien réfléchir car ce serait insultant que l'ONU dépêche un émissaire pour veiller au respect de la démocratie dans notre pays.

Jeanne et Jean

Il est des jours où la coulItaliqueeur fait mal aux yeux. Trop de stridence chromatique casse les oreilles. On se réfugie alors dans un passé de luxueux films aux ombres ouvragées. Le noir et blanc repose des cris de couleurs vives. Il apaise jusqu'au son des dialogues.
On entre dans La Baie des Anges, l'oeuvre de Jacques Demy, comme dans une église. Le mot est de Jeanne Moreau, alias Jackie, à moitié paumée, blonde créature rejetée de la vie, égarée sur la Riviera. Il évoque le rituel des salles de jeu aux heures sans soleil. On se décoiffe dans un casino:pas besoin d'écouteurs, de casque ou de fils pour jugulaire. La liturgie de la roulette enivre comme le goût persistant d'un vin voyou. Demy s'applique. La tête du (télé)spectateur tournoie comme la bille des rouges et des noirs. C'est un film à la Rimbaud qui fixe des vertiges. La litanie des numéros sortis rythme le récit telle la ritournelle d'un jeu de marelle. La maladie du jeton est peinte avec une juste affection, un charme secret pour les embellies du hasard.
On s'émeut de Jeanne et de son addiction, de Jean et de son improbable diction. Mais le plus beau réside dans le "Jean !" panique, cri de chair de Jeanne, détonation finale en plein coeur, dans le bleu du ciel aveugle. La suicidée du tapis vert dépose son arme, se convertit, rentre dans les ordres, s'enfuit du Négresco.
L'admirable fin rappelle La Peau Douce, le coup de fusil de femme trahie, à bout portant, sur Desailly, ou l'explosion solaire de Pierrot le Fou. Autant de derniers cris. C'est l'histoire de Jeanne et Jean, gens sans entregent, adonnés aux jeux vénéneux d'autres salles obscures, dans une ronde infernale ponctuée d'alcools forts.
Bouleversante soirée sur Arte. Dimanche à marquer d'une pierre blanche. Avec la joie de croiser la silhouette nonchalante d'un grand acteur de théâtre, Paul Guers, immense comédien si oublié depuis tant d'années.

jeudi 2 décembre 2010

Débandade

Chez les socialistes, l'homme est absent: il est à Washington. Les femmes sont restées au foyer. Martine à Lille dans sa famille. Marie-Ségolène, chez elle, au pays du chabichou. Comme les veuves de guerre ou les femmes de marin, elles gèrent le quotidien, élèvent seules, avec les moyens du bord, une marmaille effrontée. A vrai dire, la maison, rue de Solférino, est tenue par les grands frères, Harlem et Razzy. On ne se pose d'ailleurs même plus la question de Laurent: Qui va garder les enfants ? C'est la débandade. Les petits veulent ramener leur fraise, faire l'intéressant devant les caméras. Manuel et Arnaud, les plus turbulents, revendiquent déjà un statut de chef de famille. Manière de dealer par avance un peu de respectabilité. Il est temps que leur père rentre et remette de l'ordre à la maison. Dominique ne s'occupe pas assez de ses enfants.

L'allant des souliers

Regard blanc du ciel. Froid qui pique les peaux opaques. Le trottoir mazouté est déserté. L'allant des souliers martèle les destins contrariés. La lumière des aveugles interdit l'éclat de voix. L'heure est au recueillement des corps, aux gisants du dehors, au temps mort des grondements sonores.

mercredi 1 décembre 2010

A la Royal

Marie-Ségolène ne tourne pas autour du pot. Elle s'affranchit de la rue de Solferino. Elle prend au mot les brumeux oracles du calife du FMI. L'attentisme ne sied guère au genre de beauté de la diva du Poitou. Les primaires se joueront à la Royal. Autrement dit, dans son for intérieur: à la loyale. Marie-Ségolène piaffait d'impatience d'en découdre, de ferrailler en première ligne avec la droite indigne.
Marie-Ségolène insuffle une bouffée d'oxygène, donne un grand coup de pied dans le jeu de quilles politique. Elle garde sa fraîcheur intacte, son effronterie béate de première candidate. Elle sonne l'heure du ralliement à son panache blanc. En ces jours sans couleur, Marie-Ségolène fait rayonner son sourire de marchande de bonheur. Elle bourre sa hotte de ses meilleurs chabichous. Marie-Ségolène, reine de bravitude, est le petit soldat téméraire qui rompt le rang délétère du bal des hypocrites.