jeudi 2 juillet 2020

Raoult d'honneur

Le mandarin craint la peur, le tohu-bohu des paniques, le désarroi des foules, le tumulte mimétique, l’accent péremptoire des perroquets. De Raoult, je n’aime ni le barouf ni l’esbroufe ni le parler mal timbré. De Raoult, j’aime la dignité de toubib, la liberté de lexique, la majesté de baobab.
Le timonier de la Timone est un drôle de loustic, sceptique sur l’art académique, un zigomar gaullien que la chienlit des hiérarchies, que la scélératesse clanique humilie dans sa chair.
M’émeut le scrogneugneu. J’aime sa trogne d’homme qui grogne. Pareille meurtrissure ensoleille nos vieux rêves, exhibe l’irrégulière balafre d’un professeur d’orgueil. Raoult soigne, enseigne bien au-delà. De Raoult au labeur, qui ne pense pas dans les clous, je salue le splendide baroud d’honneur.