vendredi 2 juillet 2021

Grand dessein

Un grand dessein vient de loin. Dans son dictionnaire des idées reçues, Flaubert aurait ajouté : « gaullien ». Duras, renchéri : « forcément ». Je me suis réveillé tôt. J’ai écouté la radio. J’ai retenu les mots : « Ne pas saturer les hôpitaux ». Le grand dessein est un machin de médecins, une machinerie de toubibs qui nous mène au casse-pipe. Bref, je reste chez moi, même pas mal avec une fièvre de cheval. Je me bourre d’aspirine. Je suis brave. Avant de résilier le téléphone, je réponds à l’enquêtrice. « Non, je n’ai pas saturé l’hôpital de mon quartier ». Je le jure sur la Bible, la tête de Salomon. Je me conforme au grand dessein. Réglo avec les hôpitaux. J’ai bon. Oui, sous Macron, j’avais bon aux questions. Le dos rond est une stratégie de matou grognon. Que voit-on ? La Rem, reine d’un jour, rose majorette d’une Macronie morose, fille naturelle d’une hautaine Giscardie. Manu 1er, son roi, fut secoué par la rue, cogné par le virus. Il gouverna par vagues, par mimétisme. Manu le héros s’apparente à Walko, le maillot jaune surprise sous Guy Mollet, l’introuvable champion du Tour de 1956. Qui se souvient de Walkowiak, de sa gniaque éphémère de lauréat faussaire ?