L’année se ferme
comme un établissement condamné. L’habitation n’est plus à la norme des hommes.
Elle s’étiole, exige qu’on la rafistole. L’étourdi qui cogne à la porte est
éconduit sans escorte.
Pourquoi la musique ? Le
bouquin d’Etienne Wolff m’a laissé davantage orphelin, sans rien dévoiler d’un
ciel étoilé. La gloire sonore est le trou noir d’un corps. J’ai fait taire en
moi les tourments d’un mystère.
Je crois en la
phrase parfaite. Je lis Chardonne comme je prie la Madone. C’est un maître à vieillir disait Morand, un
autre dur à cuire. Edmond Jaloux parla d’une
prose argentée. « On ose à peine
lire, à peine toucher ces pages, de peur de disperser cette poudre
irisée » (Avant-propos de Femmes, Albin Michel, 1961).
Mitterrand aura cent
ans. Les fils de vinaigriers jalousent les fils de cognacquiers. Derrière l’envie ou l’élémentaire sociologie, perçait
une adoration de rejeton d’un même canton.
Mais demain, sacré
bonsoir, qu’on m’épargne les éloges d’un triste sire, d’un homme médiocre, d’une arsouille, comme seul l’étiqueta le
grand Ponge. Je veux jouir d’une fraicheur de neige, je veux lire Chardonne
sans me dépêcher. Lentement, illico
presto.