vendredi 24 octobre 2014

Libre et Juste

Les masques tombent. Les marques s’usent. Les labels périssent. Les statues de Lénine sont déboulonnées. Le mot socialisme flotte à la surface des égoïsmes, ballotte au gré des opportunismes.
Cambadélis s’arcboute sur un parti sans désir. Valls en mauvais fils fourgue à la casse le vertueux cadavre. Hollande inaugure les chrysanthèmes.
Marx jubile. L’économie, bonne fée, règne sur les esprits. Elle rapetisse l’homme à sa dimension de producteur de richesses. Elle rabote le réel à la valeur travail. La rareté des besognes fabrique une pauvreté.
On s’agenouille devant la croissance, divinité de violence, comme on quémande un peu de mansuétude aux cruels commissaires de Bruxelles.
L’Etat entrave l’activité, parasite l’entreprise. Il taxe la réussite, subventionne les déficits. Il étrangle la liberté, s’assied sur l’égalité. Il ne garde au front qu’une improbable fraternité. La République humanitaire dégouline de faux sentiments solidaires.
Libre et juste. Nous voulons une société libre et juste. Libre de faire, d’agir, d’entreprendre, de dire et de se contredire. Juste, mieux qu’égale. Sans privilèges ni arbitraire. Sans noblesse d’Etat. Libre et juste. Sinon rien.
Il convient de rebaptiser les partis décatis. Je rêve d’un mouvement des nouveaux élans. Je le nomme « Libre et Juste ». Il se désigne par son petit nom : L & J. Car je veux que l’élégie soit un chant d’amour à ma patrie.

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