samedi 22 septembre 2018

Le paltoquet du Touquet

L’hôte de l’Elysée n’a pas capitalisé la gloire d’été de Mbappé. Patatras, on démasqua les pugilats de Benalla. Hulot, Flessel, Collomb brûlèrent la politesse de l’altesse. Bern grogna, à l’instar des vieux paresseux matraqués par le fisc.
Jupiter s’est retranché dans son bunker. Les godillots du monarque évoquent une cour de roi Pétaud, saisie par la pétoche. Tout marche de travers. Au lieu de presser la touche « go »,  le président appuie sur le bouton « ego ».
La satisfaction de soi discrédite un roi. Le peuple se sent à l’étroit dans le nombril en joie du souverain. La certitude est une mauvaise habitude, une sorte d’onanisme dans la jouissance du pouvoir. L’ostentatoire contentement du président crée l’abîme avec les gens qui triment. Quand il sourit, exhibe ses dents de requin, Macron est loin. Pour pareil histrion, la compassion est un mauvais rôle de composition. Certes, l’homme sans empathie est sorti de la cuisse de Jupiter. Le selfie témoigne qu’il se suffit.
Le godelureau rappelle Giscard hobereau. Le chuintant Auvergnat se plaisait à la généalogie familiale, se targuait d’une vague descendance royale. L’un et l’autre font don de leur incomparable intelligence à la nation pas assez reconnaissante. Le merci du pays manque de spontanéité.
Mais l’homme de la pataugeoire varoise n’est qu’une moitié de Giscard. Le fringant Valy possédait un pedigree de « tiers instruit » quand le petit Manu ne connaît pas plus la science de son temps que l’homme de la rue. Giscard alliait Polytechnique à l’énarchie poétique. Macron n’est que sa partie littéraire, un phraseur d’amphithéâtre. Giscard comprenait la langue des ingénieurs. Macron n’en retient que le vocabulaire de start-up.
Je ne pense pas que Giscard ait été un grand président pour autant. Je considère seulement que le paltoquet du Touquet, dans un même registre psychologique - un jeunisme et un narcissisme -  et idéologique - « le libéralisme avancé » -  n’arrive pas à la cheville du centenaire de Chamalières.

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