jeudi 17 décembre 2020

Théodule Delfraissy

La bestiole caracole, sait d’instinct que l’Elysée est une auberge espagnole. Le virus y circule à son aise comme un espion russe en mission. L’Elysée est ouvert comme le Grand Rex ne l’est pas, comme l’Opéra Garnier ne l’est pas, comme le routier du coin ne l’est pas. Restaurateurs et saltimbanques se produisent dans des clusters sans foi ni loi sanitaire. On met d’autorité les scellés sur l’outil de travail. La loi est bonne fille pour certains, scélérate pour d’autres. Elle ment en même temps. Le président impose la géométrie variable comme science souveraine du quinquennat. Et le comité Théodule Delfraissy dans tout ça ? Il n’est jamais à court de fantaisies. Il laisse faire. Il laisse faire son commanditaire. Le palais présidentiel est un bien essentiel. De deux choses l’une. Ou bien le président n’a mis de masque, n’a pas respecté les gestes barrières élémentaires, ne se lave plus les mains depuis belle lurette. Ou bien c’est le sympathique Jérôme Salomon qui a raison : le masque ne sert à rien. Et ce sont les affreux complotistes qui ont la bonne intuition : les gestes barrières et le lavement des phalanges, c’est du bidon. Bref, quand le chef de guerre est touché en pleine tête, c’est que la stratégie a du plomb dans l’aile. L’ennemi marque des points symboliques. Une ligne Maginot autour du Château ? L’Elysée doit fermer sa boutique de conseillers techniques. Illico presto. L’Elysée doit boucler ses volets sine die. La troisième vague est tapie derrière les sapins, va déferler sans crier gare sur le Château ouvert à toutes grandes marées, ne fera qu’une bouchée des derniers chargés de mission valides. Théodule Delfraissy, roi des téléconférences, sauvera ce qui reste du palais de son prince.

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