dimanche 14 novembre 2021

Les frères Nono

A lever l’impôt, les frères Nonos partagent un même diplôme d’imposteur. Ils appartiennent à des promotions de la même maison : Bercy, le garage à picaillons. Arnaud et Bruno, héritiers des légendaires frères Bario, jonglent avec les mots. Le numéro d’Arnaud, c’est la Remontada. Le sketch de Bruno, c’est le Renouveau. Dans le droit fil de la bible de « Révolution », la bible des « Cinq Glorieuses », l’impérissable opus du quinquennat, deux fiers ouvrages sont aujourd’hui de nature à ragaillardir le peuple des gilets d’automne : « La Remontada » (il est traduit) et « Un éternel soleil ». Leurs fulgurants échos squattent les plats plateaux d’infos. Impossible n’est pas Nono. « Quand on veut, on peut ». A la bonne heure. Arnaud retrousse ses manches d’apiculteur, se fait piquer par la reine, se gratte, s’égare en salle de shoot, marque des buts à tire-larigots. A force d’en parler, il se croit sur le terrain. Dans son sommeil, Arnaud voit des soleils. Comme Bruno. Le villepinesque ministre publie un énième chef d’œuvre au titre saganesque. « Un éternel soleil » est un livre qui fera date, qui s’assied sur la dette. Bruno, le grand argentier communiste a étatisé des salaires pendant deux ans. Le chaman du gouvernement esquisse les contours d’une économie magique, faite de budgets de conte de fées. Les frères Nono n’ont pas écrit « Mort à Crédit : ils réhabilitent la sorcellerie.

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