samedi 15 janvier 2022

Heur et grande peur

Faut être juste. Quand j’ai entendu pour la première fois le nom du covid 19, j’ai pensé aussitôt à la cop 21. A son retour prématuré. Au tintouin sur les antennes. Aux chefs couronnés qui se congratulent sur la scène du grand Rex. J’étais alors parmi les gueux à regarder éberlué. Ces messieurs dames étaient trop bons de vouloir nous préserver, nous les vilains, des liftings ratés de la planète, des dérèglements systématiques des cinq sens des saisons de notre enfance. Non, le covid 19, c’était une autre grande trouille avec les mêmes sourires stagnants des gens d’en haut, une récompense de taille si on travaillait tous bien à sauver notre peau. On sortait d’une culture des ronds points. On rentrait dans l’ère patibulaire des toubibs qui traquent le comorbide, des médecins de plateaux qui piègent les rôdeurs d’hôpitaux. On apprenait qu’un barnum n’était pas réservé qu’aux seuls clowns blancs. Et puis, un beau jour, les variants se sont échappés du bocal. Mauricette s’est faite piquer. A disparu des radars après l’acte de bravoure. Elle avait sans doute forcé sur les doses. Le blondinet du Touquet a relu tout Aristote dans la nuit. Le théâtreux et madame Trogneux se sont penchés sur la catharsis du vieux Grec. En est ressorti un concept de bon aloi traduit en patois : le stop and go. Heur et grande peur. La douche écossaise n’a pas fait son Brexit, demeure à l’heure française, en inspire les derniers rites. Reste du virus que c’est la pagaille dans les consignes de rue. Le masque doit-il être porté en position muselière ou en mode bavoir ? C’est le préfet qui sait.

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