jeudi 19 janvier 2023

Les soldats du crack

Avec l’âge, les sons, les visages, les mots se brouillent. Désormais j’entends mal, je vois flou. Né au temps de l’artisanat, je mourrai dans un monde d’assistanat. On dirait des sosies, mais tout les distingue pourtant. Pas le même argent de dingues. A l’attention du métier s’est substitué l’attentat de quartier. Or la mansuétude à l’endroit des dealers de centre ville se situe dans le droit fil de la tolérance sociale à ne pas travailler, de la sainte solidarité à indemniser la paresse. Tout se passe comme si on comptabilisait les points de deal pour les retraites. Bref, la politique de complaisance vis-à-vis du trafic de stupéfiants complète la panoplie républicaine des mesures en faveur de l’assistanat. Mais avec les incessantes chamailleries de bandes rivales, les rixes tournent au vinaigre. Les soldats du crack ne sont pas de petits anges de la poudre blanche. Ils tuent et s’entretuent dans la rue. Allons plus loin. Ils ont besoin d’armes pour se défendre. Le défaut de chars Leclerc se fait sentir chez nos valeureux dealers. Comme si l’Etat, toujours pingre, rationnait la fourniture d’armes à destination de nos jeunes combattants.

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