samedi 29 juillet 2023

Le remaniement du déni

Les petits ministres se croisent sur les perrons. Comme l’enseigne l’étymologie latine du mot ministre, on se cantonne dans une politique de l’infiniment petit. Le petit remaniement des petits ministres n’a pas plus de réalité qu’un dernier boniment avant la séquence scooter des mers du littoral varois. D’ailleurs, le petit président se fiche de ses auxiliaires de vie ministérielle comme de sa première barboteuse. Les postes demeurent vacants, par hypothèse de travail, par seul calcul de retour d’ascenseur courtisan. L’administration fonctionne froidement, en mode automatique, sans nul besoin de petit chef. Macron, le chef de meute, parfait sa réflexion sur les fondements ontologiques du beau concept d’émeute. Les émeutiers sont sortis de la meute réglementaire républicaine. Or le remaniement désarme par sa petitesse et lenteur d’exécution. L’émeute était une hallucination flaubertienne, une apparition communautaire du peuple, une sorte de Vierge en cagoule, casseuse d’unité, à rayer manu militari de la conscience collective. Le remaniement illustre la virtuosité de l’exécutif dans le maniement du déni. L’émeute était un jaillissement épiphanique. Une illusion d’optique. Elle n’a jamais eu lieu.

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