mercredi 1 janvier 2025
Un rictus enfantin de requin
Il a sa part dans la débâcle. Moi j’en ai ma claque du loustic. L’éternel stagiaire de l’Elysée nous admoneste, fait les gros yeux, nous regarde en face, nous associe au ratage de Bibi, partage en seigneur un loupé grandiose, offre aux gueux l’insuccès d’un bon vouloir : donner la parole au peuple infantile, telle une reine jetant des brioches aux manants.
A l’école, l’insolent élève objecterait au maître qui le chapitre pour son zéro à la dictée : « J’ai ma part ». Mais avec un regard circulaire sur la classe entière. Le garnement du Nouvel An collectivise ses insuffisances d’orthographe et d’orthodoxe gouvernance en désignant du menton ses voisins de pupitre.
J’ai horreur des ses frôlements d’épiderme, de son obsession tactile qui va de la caresse d’une pommette à la bourrade dans le dos. On n’a pas fait la guerre ensemble. Pas encore.
Dans un naufrage, dans le canot de sauvetage, je l’imagine forcer sur les papouilles qui mouillent, s’égarer à des privautés, des gestes déplacés, et basculer un compagnon d’infortune dans l’eau d’une vague avec un rictus enfantin de requin.
Il nous embringue durablement dans la connerie, se défausse de ses lubies et gamineries, jouit d’un nombril de petit dandy, de petit marquis de Picardie.
Bref, il pousse un peuple, une nation, à la flotte, saute à pieds joints sur le radeau, droit dans ses petites bottes, et sans destination.
Nous sommes floués par l’homme flou. Il se fiche comme d’une guigne de nos sous, les disperse aux quatre vents, s’assied sur le tas de dettes qu’il appelle l’Etat, l’évacue même du petit boniment de la Saint Sylvestre. Il soigne une fantaisie, un bon plaisir de joueur de pipo, invite les gueux à « trancher », non pas sa tête mais sur du papier à en-tête, comme dans un grand débat, à renouer avec le temps béni de la parole décomplexée, inutile et bien rangée des cahiers de doléances sans enjeu ni consistance.
Inutile d’essayer de patoiser le béarnais. Rien ne nous interdit en cette nouvelle année, s’il est vrai que 2025 est le carré de 45, de passer d’un à deux présidents et de quatre à cinq premiers ministres en douze mois. « Impossible n’est pas français ! » claironne l’excellente altesse franchouillarde.
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