Il
est une théorie algébrique dite des sous-ensembles flous qui introduit une
gradation dans le concept d’appartenance. Elle modélise l’incertitude. La
géopolitique moderne emprunte à pareille logique l’idée de frontières floues. A
cet égard, l’exemple de la Turquie illustre l’embarras des esprits. La vieille puissance ottomane est
orientale et occidentale, en même temps, dans le même espace.
L’indécision
est au cœur de l’habileté élyséenne. La stratégie de l’imbroglio tord le cou à la logique d’Aristote et
à son principe du tiers exclu : A et non A ne sont pas compatibles.
Macron
gomme les contours de la contradiction : et de droite et de gauche. D’une
certaine manière, il discrédite Descartes, il disqualifie la primauté de
l’analyse. La pensée cartésienne procède au découpage, à la décomposition
méthodique du réel. A s’interdire
le charcutage des choses, l’espace n’est plus nommable. Sans bord, il est
indistinct. Le réel devient magma, le cosmos s’apparente au chaos. Il surgit
d’un bloc, sans couture ni lisière, synthèse indifférenciée, objet d’étrangeté,
monolithe indéchiffrable.
Cette
torsion de la raison mène à la confusion des genres. La vie politique s’en
ressent. Ainsi nos alliés Kurdes sont abandonnés à leur sort comme de vulgaires
ennemis de guerre. Voici venu « l’heure, entre chien et loup, où l’on se
méfie même de l’ami » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, « Qu’est-ce que la
philosophie ? »).
Il
est vrai que le réel n’est pas rationnel, que le discours de la méthode réduit
la complexité du monde. Mais, a contrario, l’exaltation des espaces sans bornes
et des visages sans cernes conduit à un embrouillamini conceptuel. La pensée
est engluée dans l’indémêlable. S’interdire la limite plonge l’entendement dans
une longue errance.
Une
certaine folie du flou contamine nos pratiques. La Turquie de l’Otan bombarde
nos amis. L’Europe des droits de l’homme gesticule, s’abreuve de paroles, se
drape dans l’indignité morale. Plus que jamais, nous sommes des nains dans la
main du continent américain. On se prosternera devant Poutine, notre absurde
ennemi.
Le ministre de l’éducation ne souhaite pas le port du voile que la loi pourtant autorise dans l’espace public. J’en déduis, transitivité oblige, qu’il n’aime pas la loi de la République. Au voisinage d’explosives dissonances, la dérive des esprits progresse, les nations s’égarent dans la violence.
Le ministre de l’éducation ne souhaite pas le port du voile que la loi pourtant autorise dans l’espace public. J’en déduis, transitivité oblige, qu’il n’aime pas la loi de la République. Au voisinage d’explosives dissonances, la dérive des esprits progresse, les nations s’égarent dans la violence.
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