jeudi 21 octobre 2021

Le coup de main d'Arnaud

Il suffit d’une chiquenaude pour dérouter le cours des choses. Montebourg s’intéressa si fort à son destin qu’il fit sortir Macron du sien. Le bateleur du « Fait en France », troisième de la primaire socialiste, rallia Hollande, le désigna vainqueur d’avance. Or le choix de celui-ci au détriment d’Aubry rendit Macron possible. Car on n’imagine pas le blondinet du Touquet dans les valises de la cheftaine de Lille. Arnaud persévéra dans l’hérésie. Sous le règne de François, le roi joufflu, il démissionna de Bercy, à cause du sort réservé à l’industrie. En bon chef d’équipe, il tendit la main au brave stagiaire de l’Elysée. Macron saisit la perche, quatre bras d’un coup, s’assit d’un même élan sur le trône du monarque à cravate de travers. Sans les brillantes décisions du grand Arnaud, Macron ne se serait jamais approprié la timbale élyséenne. Montebourg est à Macron, ce qu’en son temps Nafissatou fut à Sarkozy : la voix prépondérante du scrutin. Mais qui se souvient du coup de main d’Arnaud comme d’un faux mouvement du destin ? Le Nafissatou de Manu était pourtant bien reconnaissable malgré son masque d’apiculteur.

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