mercredi 13 août 2025

Après l’Hue-Eux, la nation

L’Hue-Eux se vautre dans le stupre du larbinat, se cantonne dans un misérable et souffreteux rôle de petits valets des empires nationaux. Hue ! ordonne un anonyme cavalier à sa poussive monture. Eux, ce sont les prétendus Européens, peuples dépossédés, agglomérés dans une bétaillère financière, agrégés dans une construction géométrique, une idolâtre vue de l’esprit dont les épiphanies de son ciel, ses apparitions irréelles se produisent en ses conclaves de Bruxelles. Cet amalgame de contrées, ce bric à brac européiste, cet équipage improbable tire à hue et à dia, s’agenouille au pied de l’âne Américain, se prosterne devant l’ogre Russe. Hue ! Le canasson de l’attelage est un modeste et laborieux percheron, infoutu d’aller de l’avant, infichu de galoper dans le sens des intérêts de ses peuples, incapable de traverser les rues de l’Histoire. Le rougeaud d’Amérique et le grisâtre cosaque imposent leur loi à la petite bande sans joie de Bruxelles. Après de Gaulle, la France a déserté ses origines, sa terre, son sol. Elle s’est fourvoyée dans l’itinéraire bis de l’abaissement, dont Bruxelles était la preuve par neuf, puis par vingt-sept. Elle s’est dégradée, a changé de qualité, s’est détériorée dans une médiocrité ordinaire de petits politicards rentiers et mercenaires. L’humiliation d’un peuple a suffisamment duré. L’affolant endettement qu’autorise l’application du bon élève allemand a provoqué l’incurie, favorisé l’impéritie. Elles conduisent à la cour du roi Pétaud qui règne aujourd’hui. Le déclassement de la France résulte de l’abandon de la nation. Les Etats-Unis, la Russie, la Chine sont des nations. En revanche, l’Hue-Eux, est un objet territorial mal identifié, une sorte de « machin » sans destin qui regarde passer les trains. L’Hue-Eux fait la démonstration cinglante que l’union ne fait visiblement pas la force. La force, justement, est une idée neuve en Europe. L’angélisme du Vieux-Monde laisse pantois. Sa logorrhée droitdelhommiste, morale en diable, l’a conduit à la faute professionnelle. Car enfin, le rapport de forces est le socle stratégique où s’exerce la légitime défense des intérêts d’un peuple, quel qu’il soit. Or l’Hue-Eux manque cruellement d’un peuple. Elle s’en soucie comme d’une guigne. L’expression « souveraineté européenne » désigne une douce rigolade, un mensonge éhonté, un leurre de quatre sous, un attrape-nigaud d’estrade électorale. Par hypothèse de travail, l’Hue-Eux tourne résolument le dos au peuple. Faire de l’Hue-Eux une nation exige de fusionner les peuples. On commencerait par les épousailles, hautement symboliques, de la Gaule et de la Germanie : la FrançAllemagne totaliserait pas loin de 150 millions d’habitants. Elle figurerait la première nation issue d’un mariage de raison. L’actuelle Hue-Eux a explosé en vol. Vol, j’entends larcin: on nous a dérobé la nation. Dès lors, la nation, si vilipendée par le passé, si guerrière en sa nature et ses querelles de bornage, est aujourd’hui d’une actualité criante. La nation est la seule, la dernière utopie de l’Europe.

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