jeudi 28 février 2013

Une marche d'ivrogne

Mon ignorance des sciences est béante. J'en recueille des lueurs au détour d'une paresse.
Aujourd'hui, la lumière de ce jour-ci, date de Mathusalem, davantage pour être précis. Elle s'extrait du soleil en un million d'années. Cette fuite empêchée suit une trajectoire en fil de fer, l'oblique aléatoire d'une boule de billard. L'infernale besogne évoque "une marche d'ivrogne". Avant de trouver la sortie, d'atteindre la périphérie.
Ce travail d'expulsion - cette sorte de gésine photonique - dure bien au-delà du temps de l'humanité, parcourt une fraction de l'histoire du monde. Autrement dit, la lumière de mon petit jeudi a vu du pays, visité une multiplicité de contrées solaires.
Elle finit sa course au sprint. Dans le vide jusqu'à terre, il lui suffit de moins de cinq cent secondes. La lumière est vieille de ses lointains zigzags. Chaque jour renouvelle sa première jeunesse.

Un goût d'eau de vaisselle

Une douce indignation satisfaisait sa complexion. Le sentiment d'humanité lui appartenait de naissance comme un grain de beauté sur la conscience.
Il était vêtu de trop de vertu. Il ne tendait la main qu'au droit chemin. Il était possédé par le bien. Il était juste, se plaisait à faire un geste. Il professait une saine révolte, s'appropriait la bienséance d'une
résistance. C'était l'anti-salaud, bien au chaud dans un admirable ego. On le portraiture en saint laïc, beau comme l'antique.
Il se drapait dans les bons sentiments, en recueillait les applaudissements. Il y a de l'abject dans le chic type. Il y a un goût d'eau de vaisselle dans Hessel. Le vieil indigné s'est drogué de grenadine. "Santo subito". On le fourgue au Panthéon. Le gars bien redore notre blason républicain. Vive la France !

mercredi 27 février 2013

Le clan Chirac

La télévision publique enseigne la politique. Après-dîner, elle fouille dans les archives de famille. Je regarde "Le clan Chirac".
J'observe les traces du temps sur les visages.  S'agite un panier de crabes. On comprend la leçon sur une première impression.
Les feuillets de Giscard ont glissé de ses doigts. Chirac s'est empressé en domestique à les rassembler. C'est une docilité qui mène à l'exercice d'autorité. La courbure d'échine précède la libération des chaînes. Obéir pour mieux trahir.
Le baiser de Judas scande un septennat. Il se nourrit des discordances de puissance. L'humiliation d'apprentissage aiguise le ressentiment.
Les années de larbinat sont destinées à l'entretien des coutelas. La courtisanerie veille à l'éclat de l'armurerie.


mardi 26 février 2013

Dom et ses dames

Sa mie MI ne travaille pas au FMI. Marcela marchande ses ébats. C'est une dame de Dom. Pas du réseau de Dodo mais du ghetto intello. Chroniqueuse à Libération. Niqueuse sans modération.
La bouille de Dom figure à la une de magazine. Dom est à moitié cochon, moyennement un homme. A l'occasion, petit chien d'Anne, caissière au quotidien. Dom ronge son Obs.
La mie l'écrit dans son récit. Dom incube Iacub. Dom est muré dans ses penchants. "Je n'ai jamais cru que la liberté de l'homme consistât à faire ce qu'il veut, mais bien à ne jamais faire ce qu'il ne veut pas" (Les rêveries d'un promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau, La Pléiade, page 1059). Dom ne veut pas voir sa pomme, publicité d'hebdomadaire. Fini le fantasme un peu bêta de président, première dame, perron d'Elysée.


lundi 25 février 2013

François le Champi

Il discute le coup, cravate de traviole. Savoure les gâteries du terroir. Fend la foule et lève le coude. Il est engoncé dans son costume de président du dimanche. Le démange de manger. Cède à la bolée de cidre.
François le Champi sourit aux enfants mal peignés qui l'apparentent à un produit dérivé de dessin animé. Il s'inquiète des bêtes dans l'assiette. Hollande promène sa petite bande de petits ministres. Il colle à Le Foll pour s'orienter dans la foule. Il s'attaque au souk des ploucs. C'est le salon du saucisson et des moissons. La paysannerie fait tapisserie au bal des nantis. L'électorat défend son bout de gras.  Hollande ne trouve la sortie qu'à la tombée de la nuit. Il s'est égaré dans les travées. Onze heures à labourer une mauvaise terre qui vote de travers.

dimanche 24 février 2013

L'éthique des fières boutiques

Rigueur est un mot disciplinaire qui n'a pas l'heur de plaire. Aucun prince, soucieux de mieux tromper ses gouvernés, n'en veut prononcer la double syllabe.
La chefferie caresse la gueuserie dans le sens de la veulerie. Son embarras des choses lui interdit la justesse d'un bien dire. L'introuvable rigueur du discours menteur, à bout de balai de soubrette, se cache sous la carpette. C'est une disgracieuse poussière, une saleté saisonnière, une mauvaise manière de l'hiver.
Le déni du mot n'escamote pas pour autant ses lettres de noblesse. La rigueur est une vertu d'artisanat, l'éthique des fières boutiques, la juste humilité du métier.
L'époque approxime. Aime la maxime moins que l'état d'âme. Se passe des règles de tact des sciences exactes. Revendique une expression en des lamentations sans concision. Il est loin le temps où Lévi-Strauss s'émerveillait des virtuosités de style de Rousseau: "Il dit en cinq mots ce qui m'en demanderait quinze" ("De près et de loin", Editions Odile Jacob, page 231).

vendredi 22 février 2013

Terroir et Trésor

Le territoire coûte les yeux de la dette. On racle les fonds de terroir. Les racines sont sources de gabegie. Les fonctionnaires du terroir ruinent le budget du Trésor.
Il faut se débarrasser de la terre qui colle aux semelles, du réel qui pèse sur la légèreté du virtuel. La terre nous embourbe dans ses ornières. Le territoire est une vieillerie de l'histoire.