mercredi 14 janvier 2009

Rocard

Michel Rocard jette l'éponge. Il abandonne la vie politique avec tous ses points de retraite. Avec deux cent quarante trimestres à faire valoir, il dépasse largement le minimum requis. L'ancien leader du PSU s'était distingué, il y a près de trente ans, par sa discourtoisie à l'égard de François Mitterrand, candidat à la magistrature suprême. Avec un sens aigu de l'anticipation, le chef de la "deuxième gauche" avait taxé d'"archaïque" le politicien charentais, alors premier secrétaire du parti socialiste. Mitterrand aura régné quatorze ans. Rocard aura raté la dernière marche. Premier ministre, il ne gouverna qu'à peine, sans grande liberté, sous l'oeil mauvais du lecteur de Chardonne. Finalement, Rocard se sera situé à égale distance de Mendès-France et de Mitterrand. A la différence du fondateur du PSU, il se sera sali les mains à l'épreuve du pouvoir sans pour autant céder à l'opportunisme électoral du marcheur de Solutré. A vrai dire, Michel Rocard manqua de la vertu de Mendès-France tout en s'interdisant les vices de Mitterrand. Ce type de centrisme le destina au rôle d'un Barre moyennement de gauche.

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