mercredi 4 février 2009

Salle Gaveau

Il se passe quelque chose qui n'est pas là. La musique est libre comme l'air. Elle s'affranchit du corps fini, des pesanteurs de la chair. Elle vole dans l'espace d'une aile invisible. On ne voit pas la musique. On voit un cercle de violonistes qui besognent un instrument. Les simagrées du virtuose nous égarent, nous divertissent du saisissement sonore. Or la musique se joue de pareil jeu. Elle vient du néant, ne se souvient de rien. Elle ne laisse d'autre trace qu'un marquage de la peau, une griffure de l'esprit. C'est un chant stoppé, qui longtemps après, fait encore danser les ours.

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