La grandeur est une
denrée périssable. Son souvenir implique une nostalgie. C’est un songe ému qui
sauve des menus mensonges. J’ai besoin d’une vraie nature, d’une dose de Ramuz,
d’un livre qui ose une aventure.
La grandeur colore
une maigreur, rafistole une petite beauté en splendeur. Nous collectionnons les
candidats comme des petits soldats. Les rescapés d’une disette font causette. Nous
avons perdu les pédales, jadis un général de Gaulle.
Flaubert publie Le Candidat, en fin de vie, regard
théâtral sur la vulgarité électorale. Flop cuisant. Candide veut dire blanc, indeed. Le visage pâle du candidat somme
les couleurs du spectre intégral. Il exprime une versatilité. Je blâme le
candidat d’être blême. Ils sont en lice parce qu’ils sont lisses.
Notre année est
scandée du pas cadencé des aspirants, des postulants à l’art de gouverner. J’ai
hâte d’entendre rugir de Rugy. De Gaulle cite Hegel : « Il n’y a pas
de grand homme pour son valet de chambre. »
La grandeur est un
songe qui fortifie l’orgueil créateur. De Gaulle sait les ressorts de la
mascarade, d’une gaudriole à têtes de mort. Je souhaite que la valetaille se
désengage de la bataille. J’aimerais qu’une certaine bleusaille débarrasse le
plancher. Je mendie des restes de beaux gestes, des rudiments du bel idiome
gaullien.
A ma connaissance,
un seul grand fêlé domine la scène endiablée : l’immodeste Villepin,
mousquetaire de la France. J’ai lu ses Mémoires
de paix pour temps de guerre (Grasset, 2016). Il colle au sillage du grand
Charles. Au-delà d’une fière allure, on observe une stature. Pareille vertu ne
court pas les rues. Ramuz, l’écrivain
vaudois, de Gaulle, le sublime soldat, Flaubert, le moine littéraire, Villepin,
le plus zinzin des politiciens. Voilà comment s’échapper d’un scrutin carcéral.
Les trois premiers paradent en Pléiade. Je considère les primaires comme très
secondaires.
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