La gauche gâche, la
droite rate. Chronique des échecs, litanie des dernières décennies. La droite
s’est débarrassée d’une encombrante caricature, a rejeté l’excellent girondin
qui serrait mal les mains. Elle a choisi François le troisième, par superstition,
car la République privilégie pareil prénom pour emblème. Il a les yeux foncés car nul n’a les yeux clairs s’il veut gouverner sous
la Cinquième. Ses sourcils ne sont qu’accessoires de fantaisie. En
revanche, le regard bleu de Lemaire était disgracieux, peu conforme aux
critères marron de la maison, en vigueur depuis de Gaulle jusqu’à Hollande,
durant cinquante-neuf années, sans discontinuer.
François III promet
la table rase comme un communiste de jadis de raser gratis. Manque au Fillon patricien, le
timbre jupitérien du sanguin Séguin. Je risque un délit de faciès. L’édile de
Sablé n’a pas la bouille à tout chambouler, la trogne à déplacer les montagnes.
A gauche, les yeux
mauves de Montebourg, trop pâles comme ceux de Lemaire, étaient disqualifiés
d’avance, interdits de finale de primaires. Par contre, le regard noir de Valls
s’inscrit à merveille dans la tradition élyséenne des globes oculaires de
fonction. Je discerne mal la vision présidentielle d’Hamon, encore moins sa
couleur de prunelle. Macron se sert de rayons laser. Son sourire obligatoire
est tendu vers la victoire. On dirait qu’il est très satisfait de sa destinée,
qu’il se sait apprécié des bonnes fées. Mais il souffre d’un handicap
majeur : le bleu laiteux de ses yeux. Le même mauvais œil frappe Marine Le
Pen, jette un sort sur ses ambitions élyséennes. Mélenchon, toujours
bon client, jouit d’un regard marron, qui est un modèle du genre, qui tourne rond. Il est en lice
pour l’emballage final. Aux déshérités du scrutin, qui n’ont que leurs yeux
bleus pour pleurer, je conseille, ni vu ni connu, de les teindre couleur
de jais comme les cheveux grisonnants du président finissant.
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