vendredi 10 mai 2019

Ma tête de Turc

Je suis insensible à l’humour scout, à l’esprit besogneux des cheftaines. Je m’autorise la poésie comme on s’octroie un luxe, comme on s’accorde une fantaisie, l’étincelle d’une folie. C’est pourquoi j’adore Valérie Lemercier. Libre, frivole, joueuse en diable, déjantée comme il faut.
En revanche, je n’aime guère Anne Roumanoff, pour les raisons du début. Or Nathalie Loiseau appartient à l’espèce, se situe dans une même filiation de comique de kermesse. C’est une cheftaine macronienne qui fourvoie ses louveteaux dans les bois.
Elle m’ennuie, ce qui signifie qu’elle me nuit. C’est ma tête de Turc plus que ma tête de liste de ce grand truc d’Europe sans débat. Son entrain de patronage casse l’ambiance des sondages.
Si elle n’imprime pas sur l’écran, c’est qu’elle enquiquine les gens. Ses discours sans ferveur sont traduits du bulgare. On la sent coincée dans ses préjugés, un peu bêtasse même, toujours à contretemps, lancée par erreur sur l’estrade comme une bille de flipper, aussi mal à l’aise à aligner des mots qu’une ingrate starlette de Croisette sur un plateau. Je suis injuste ? J’en revendique le droit. Comme de tirer sur Loiseau.

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