J'empoigne le bouquin bleu de Pierre-Marc de Biasi. Il sent l'écurie. Je me retrouve en terre amie. "Gustave Flaubert - Une manière spéciale de vivre". J'avais claqué la porte de Croisset de manière précipitée. Biasi m'a rattrapé par le collet. Il me désigne "Voyage en Orient". J'obéis à Biasi.
Flaubert a le diable au corps. Il fiche le camp avec Maxime. Rouen, l'Orient. Les petites fiancées du Caire instruisent son corps.
Dans les sables de Nubie, il est démangé d'une songerie, taraudé par la Bovary. Flaubert trentenaire galope dans le désert. Il cède à sa nature, se penche sur l'encolure, se jette dans les ratures, prête serment au roman, à l'enfermement de Rouen.
Il conte à Bouilhet l'embouteillage de sujets: "J'en ai trois: Une Nuit de Don Juan, l'histoire d'Anubis, mon romand flamand". (Lettre du 14 novembre 1850).
La Bovary grille la priorité aux almées d'Egypte, à cette grande fille d'Azizeh, à la petite Hadély. Il répudie Don Juan, s'accorde cinq ans d'adultère normand.
jeudi 29 mai 2014
mercredi 28 mai 2014
J'aime mon pays
"J'aime mon pays". C'est un cri de rancoeur, de dégoulinante affection. Les vaincus d'élections confessent à tire-larigot leur amour du drapeau. Les désavoués du peuple multiplient les signes d'attachement passionnel à la nation. L'incantation patriotique masque l'échec économique.
Hollande, Ayrault, Valls ne cessent de déclarer leur flamme à Marianne. Les bons sentiments font les braves gens. Faute de résultats probants. A court d'arguments, le chef politique se réfugie dans une géographie dévote de la patrie. "J'aime mon pays". Encore heureux.
Copé, débarqué comme un roitelet du Zimbabwe, coincé dans les cordes du ring, n'échappe pas à la petite musique chauvine. "J'aime mon pays". J'abhorre cette phrase superfétatoire de détestable confort. Elle jette la suspicion sur ceux qui la prononcent comme une assurance de pardon. Elle ajoute au discrédit des insincères repentis. On dévisage l'habileté. Elle révèle une terrifiante médiocrité.
Hollande, Ayrault, Valls ne cessent de déclarer leur flamme à Marianne. Les bons sentiments font les braves gens. Faute de résultats probants. A court d'arguments, le chef politique se réfugie dans une géographie dévote de la patrie. "J'aime mon pays". Encore heureux.
Copé, débarqué comme un roitelet du Zimbabwe, coincé dans les cordes du ring, n'échappe pas à la petite musique chauvine. "J'aime mon pays". J'abhorre cette phrase superfétatoire de détestable confort. Elle jette la suspicion sur ceux qui la prononcent comme une assurance de pardon. Elle ajoute au discrédit des insincères repentis. On dévisage l'habileté. Elle révèle une terrifiante médiocrité.
mardi 27 mai 2014
La facture
Nikki de Saint-Phalle épaule. Elle colle sa joue contre la crosse. Elle presse la gâchette. La couleur gicle sur la toile. Nikki de Saint-Phalle peint ses figurines à la carabine. Elle maîtrise l'art de la pétoire.
Jackson Pollock penche son pot de couleur sur le parquet, pas vraiment en vrac. Il use de la peinture comme d'une coulure. Il enjambe la toile comme jardine un moine. Jackson piétine ce que Nikki dégomme. Il tient son sujet. A la lettre: ce qui est jeté dessous.
Shakespeare. L'art du poignard. "Hume l'épée" se dit du parti à moitié cuit. On observe les "politichiens" comme des crabes assassins dans leur panier privilégié. Les hommes de main frottent leurs pinces de paléo-gaulliens.
Fillon est conforme à l'écho rapproché du mot félon. Copé écope. Ils libèrent une nature dont ils ignorent la facture. La politique est une anthropologie, un ramassis de bandits, le champ clos des tueries.
Jackson Pollock penche son pot de couleur sur le parquet, pas vraiment en vrac. Il use de la peinture comme d'une coulure. Il enjambe la toile comme jardine un moine. Jackson piétine ce que Nikki dégomme. Il tient son sujet. A la lettre: ce qui est jeté dessous.
Shakespeare. L'art du poignard. "Hume l'épée" se dit du parti à moitié cuit. On observe les "politichiens" comme des crabes assassins dans leur panier privilégié. Les hommes de main frottent leurs pinces de paléo-gaulliens.
Fillon est conforme à l'écho rapproché du mot félon. Copé écope. Ils libèrent une nature dont ils ignorent la facture. La politique est une anthropologie, un ramassis de bandits, le champ clos des tueries.
lundi 26 mai 2014
Fin de partie
Quand on peine, on vote Le Pen. On dépouille les bulletins des fripouilles. Holland est lent, Valls catalan. Le peuple goûte moyen le baragouin européen.
La fête des mères n'est pas celle du pépère, retranché dans l'isoloir à Tulle. Il roule en berline. Il nous roule dans la farine. Dix heures au volant en font un exemplaire votant. Il ne conduit pas sport, s'endort et valse dans les décors.
Copé a mangé du BigMac-lion. Copé rigole, sera découpé en rondelles. Valls sort les grosses ficelles, les prunelles exorbitées, les petits yeux fanatisés, un regard furibard. Philippot adopte un style louis-philippard.
Samedi à Cardiff, le bonheur est bref. Je me décoiffe devant Johnny. Dossard numéro dix. J'ai voté à main levée. Wilkinson par impulsion. Sans réfléchir comme on admire. Johnny, c'est le Lawrence d'Arabie du rugby. O'Toole à Toulon. Fin de partie. Merci.
La fête des mères n'est pas celle du pépère, retranché dans l'isoloir à Tulle. Il roule en berline. Il nous roule dans la farine. Dix heures au volant en font un exemplaire votant. Il ne conduit pas sport, s'endort et valse dans les décors.
Copé a mangé du BigMac-lion. Copé rigole, sera découpé en rondelles. Valls sort les grosses ficelles, les prunelles exorbitées, les petits yeux fanatisés, un regard furibard. Philippot adopte un style louis-philippard.
Samedi à Cardiff, le bonheur est bref. Je me décoiffe devant Johnny. Dossard numéro dix. J'ai voté à main levée. Wilkinson par impulsion. Sans réfléchir comme on admire. Johnny, c'est le Lawrence d'Arabie du rugby. O'Toole à Toulon. Fin de partie. Merci.
dimanche 25 mai 2014
Payez à la caisse
Coquelicot de bas-côté dans toute sa sainteté. La détonation du rouge inonde le spectacle du monde. Godard consulte les toiles de Nicolas de Staël. Il se remémore un corps, la feuille de route, le chemin de terre de la couleur.
Les enfants démêlent le blanc du bleu du ciel. L'épaisseur de la vague est un bonheur de gouache. Une huile inutile rutile au soleil. Roxy est un cabot, une péripétie d'après les mots. Il est le roi des bois quand il aboie. Roxy traîne dans le temps présent comme un chien errant, ressent les instants comme des coups de sang.
Godard peinturlure d'après nature. Au plus près du corps, dans l'axe exact d'une métaphore. L'autoroute est luisante de lucioles. Les berlines se sauvent comme des illuminés. Le week-end des bagnoles est une somptuosité d'asphalte. On change de vitesse sur un mouvement de Sibelius.
La beauté crisse, coupe le souffle comme le haut de lèvre incisée de la petite actrice. L'eau à vif charrie son plein de cicatrices. Godard soigne au fusain les pubis. Le sexe de Courbet est un bâton de vieillesse. Monet fait la loi: "Ne pas peindre ce qu'on voit, puisqu'on ne voit pas... mais peindre ce qu'on ne voit pas".
La lumière fragmentée des fleurs est le genre de beauté sonore dont on fait les colliers. Godard fignole les reliefs d'un sublime banquet, le film d'une vie terminée, dont Roxy énumère les rendez-vous manqués. A la station-service, près des établissements L'usine à gaz, on lit sur la grande pompe, le pistolet sur la tempe : "Payez à la caisse". Adieu au langage est un bouquet d'images de mon âge.
Les enfants démêlent le blanc du bleu du ciel. L'épaisseur de la vague est un bonheur de gouache. Une huile inutile rutile au soleil. Roxy est un cabot, une péripétie d'après les mots. Il est le roi des bois quand il aboie. Roxy traîne dans le temps présent comme un chien errant, ressent les instants comme des coups de sang.
Godard peinturlure d'après nature. Au plus près du corps, dans l'axe exact d'une métaphore. L'autoroute est luisante de lucioles. Les berlines se sauvent comme des illuminés. Le week-end des bagnoles est une somptuosité d'asphalte. On change de vitesse sur un mouvement de Sibelius.
La beauté crisse, coupe le souffle comme le haut de lèvre incisée de la petite actrice. L'eau à vif charrie son plein de cicatrices. Godard soigne au fusain les pubis. Le sexe de Courbet est un bâton de vieillesse. Monet fait la loi: "Ne pas peindre ce qu'on voit, puisqu'on ne voit pas... mais peindre ce qu'on ne voit pas".
La lumière fragmentée des fleurs est le genre de beauté sonore dont on fait les colliers. Godard fignole les reliefs d'un sublime banquet, le film d'une vie terminée, dont Roxy énumère les rendez-vous manqués. A la station-service, près des établissements L'usine à gaz, on lit sur la grande pompe, le pistolet sur la tempe : "Payez à la caisse". Adieu au langage est un bouquet d'images de mon âge.
L'AtletiKO debout
L'AtletiKO debout. Dans les arrêts de jeu, Ramos égalise d'un coup de tête comme un coup de feu. Courtois est trop court, déplie sa longue carcasse, frôle la balle du bout des doigts. L'Atletico est sonné comme un boxeur groggy par l'uppercut précis.
C'est un taureau blessé, aveuglé par le sang, qui s'expose au châtiment. Bale, Marcello, Ronaldo plantent leurs banderilles avec une insensibilité de joyeux drilles. Le Real des prolongations fait mal, administre une correction à l'animal.
L'AtletiKO debout endure les coups, coincé dans les cordes. Le sang gicle des gants du pugiliste. La proie trop facile fait de l'arbitre un imbécile. Il tarde à siffler la fin de corrida.
C'est un taureau blessé, aveuglé par le sang, qui s'expose au châtiment. Bale, Marcello, Ronaldo plantent leurs banderilles avec une insensibilité de joyeux drilles. Le Real des prolongations fait mal, administre une correction à l'animal.
L'AtletiKO debout endure les coups, coincé dans les cordes. Le sang gicle des gants du pugiliste. La proie trop facile fait de l'arbitre un imbécile. Il tarde à siffler la fin de corrida.
jeudi 22 mai 2014
Hauts vertiges
Les gracieuses pivoines de la toubib s'extraient du vase de verre, hissent la collerette de leurs pétales au contact rose d'un soleil tiède.
On dirait des bonnets de bains de poupée dans une éclaboussure de feuilles fripées. Les dos de chaises Mallet-Stevens sont zébrés de réminiscences. Ils grognent d'un regard de canines, avec des yeux de tigres.
Le cerisier de bout de table étire ses rameaux de mouches rouges, dessine ses hauts vertiges sur l'ardoise d'une vitre. La vasque à torse de papillon masque d'une branche orange sa brève décapitation.
On dirait des bonnets de bains de poupée dans une éclaboussure de feuilles fripées. Les dos de chaises Mallet-Stevens sont zébrés de réminiscences. Ils grognent d'un regard de canines, avec des yeux de tigres.
Le cerisier de bout de table étire ses rameaux de mouches rouges, dessine ses hauts vertiges sur l'ardoise d'une vitre. La vasque à torse de papillon masque d'une branche orange sa brève décapitation.
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