mercredi 30 juin 2010

Rosserie de carrosserie

L'incivilité règne sur la cité. Elle monte en gamme. Elle tue au coin de la rue. L'argent s'y gagne dans la violence de la vitesse, dans la démence du stress. La lenteur de la paix entrave l'impulsivité de vainqueur. Nous vivons "la disparition du silence" annoncée, dénoncée par Cioran.
L'économie est l'envers du soin prodigué. Elle s'alimente du low cost de guerre, se nourrit de brutalités ordinaires. On claque du fric, on vire un mec, on tabasse un connard. Pareille vulgarité vient d'en haut. Bing sur le cortex, c'est l'effet du bling-bling !
La bagnole est le lieu de la couardise maximale. La haine s'y déploie en privé sur la voie publique. Elle concentre vitesse, tas de tôle et mâle bravache. La machine à moteur tue les émotions, terrorise les derniers îlots de civilisation. Le combat d'autos est un sport d'idiots qui s'en tamponnent le coquillard. "On va le tuer devant sa mère !" ordonne la petite bande de meurtriers autoroutiers.
Au motif d'une éraflure de carrosserie, Mohamed succombe à la rosserie. L'incivilité franchit le cap de la sauvagerie. Les hommes ont peur dans une société fracturée de barbarie.

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