lundi 25 juillet 2011

Avocat des forçats de la route

Le texte d'Arno Klarsfeld consacré au Tour de France rate la grandeur de l'événement. Il pèche par approximation. Car la démagogie politique ne s'apparente pas au dopage sportif. L'élu du peuple n'améliore pas ses performances avec des promesses. Sa gestion effective des affaires publiques ne leur est en rien subordonnée.
En revanche, le champion cycliste use de méchants fortifiants qui font progresser ses chronos. Bref, il convient de ne pas confondre scores électoraux et durée d'ascension du Tourmalet.
De surcroît, l'article de l'ancien avocat est inexact sur le fond. Il est blessant, voire mensonger, d'écrire que "la course manque de plus en plus d'intérêt sportif, les favoris au lieu d'attaquer dans les deux derniers cols ...n'attaquent plus que dans les derniers kilomètres".
Alberto Contador a lâché ses compagnons de peloton dès le quinzième kilomètre de l'étape reine des Alpes. La veille, Andy Schleck avait fait cavalier seul dans l'Izoard et le Galibier. Arno Klarsfeld n'a pas suivi la course jusqu'au bout, ou avec l'attention nécessaire.
Ces vaillants champions, héritiers de Charly Gaul et de Federico Bahamontès, méritent mieux que des procès en indignité. Devant un tel panache, il convient de se décoiffer. Face à l'injustice des mots d'Arno Klarsfeld, j'endosse volontiers le rôle d'avocat des forçats de la route.

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