lundi 30 juin 2014

La robe Bardot

Dans la pénombre du raout, on s'éclaire à la bougie des visages. Il suffit d'un front haut, d'une clarté de canine ou d'une pommette rosée pour réveiller un prénom, brièvement sourire d'un souvenir, se rappeler d'une tête comme d'une anecdote.
Je slalome parmi des regards comme une boule de brouillard. Je déjoue la fixité passagère d'une civilité.  J'erre au gré de complicités inachevées.
J'évoque la robe Bardot d'une grande bringue. Je noie ma mémoire dans la pétarade étoilée, le clapotis morose d'un verre de quelque chose.
L'histoire se compose de bouts de phrase de comptoir. On se raconte des bobards. Je suis un vieillard d'après la bagarre. J'identifie les sosies dans la nuit. Je sais l'alerte rouge quand une jeune fille me tend sa joue.

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