L’état d’urgence
pare au plus pressé. Il signifie que l’Etat s’en remet aux hommes de sécurité de la société.
La vie humaine est
vieille de sept millions d’années. C’est un bien récent, le plus précieux,
qu’il convient de préserver. Sa chair fragile est son orgueil. Elle l’expose
aux carnages d’un nouvel âge.
Le primat de la
vie, clairement identifié, oblige à extraire de son sanctuaire une justice
routinière, ressentie comme un luxe ostentatoire, le visage à découvert d’une
certaine irresponsabilité.
La réflexion du
justicier ergoteur entrave l’action du policier salvateur. La raison longue de
l’homme de loi nuit à l’exécution de l’état d’urgence.
Si, à bon droit, la
peine de mort a été abolie, si la guillotine a cessé de décapiter dans notre
pays, tout se passe comme si la passivité administrative de l’institution
judiciaire devenait l’allié objectif des réseaux de tueurs djihadistes.
Jusqu’aux
trois-quarts du siècle dernier, la société donnait légitimement la mort aux
pires de ses meurtriers. Aujourd’hui, elle facilite - à son corps défendant - le terrifiant massacre d’innocents. L’état d’urgence est sur les dents. Il
colmate les brèches. Il écope le bateau à coups d’assauts. Il est confronté à
la perversité des libertés.
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