dimanche 5 février 2017

Louis le preux

C'est lui. Louis. Le louis d'or du tournoi. C'est Louis qui s'y colle, qui jamais ne cale. C'est Louis qui plaque, brandit et aplatit. Lui Louis, c'est Picamoles, grande gueule. Louis Picamoles caracole quand quatorze dégringolent. Il s'est extrait du Quinze comme d'une mêlée peureuse, à la peine, emmêlée dans sa chaîne. Il n'aboie pas, il colmate, il attaque. Il supplée ses trois-quarts par ses trouées d'épopée.
Picamoles leur fait mal. Il enraie la mécanique britannique. Je me souviens d’un match à Dublin. Je me remémore son port souverain. Son grand corps se voûte à l'approche de l'en-but. Sa tête penche sur un buste où loge l'ovale de cuir blotti. Picamoles veille à sa balle comme un père sur un songe de petite fille. Il défend sa princesse de ses fiers biceps. De un à quinze, au milieu, il y a le huit de Picamoles. Le huit de Twickenham ne veut pas rendre les armes. Le Quinze tricolore rate la victoire d’un cheveu. Il pleut sur Louis le preux, jusque dans ses yeux.

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