lundi 13 février 2017

Un rugby sans folie


Je me demande si l’exposition prolongée à l’information continue ne me donne pas la berlue. Je vois partout des signes bizarres d’une campagne hallucinatoire. Je confonds un match de rugby avec une empoignade de mairie. Pour me désennuyer du morne France/Ecosse, petite partie sans joie du Tournoi, j’ai laissé vagabonder mon regard sur des détails dérisoires. Mes yeux se sont contentés de peu.
Macron est partout. Il nous rendra tous fous. Moi, je suis sérieusement atteint. Je me suis frotté les yeux. Macron patronnait l’équipe du chardon. Son nom était floqué sur les beaux maillots d’Ecosse. Sous l’épaule droite des quinze vaillants visiteurs, il était placardé comme un ultime rappel publicitaire.
Côté tricolore, j’ai pris le capitaine Guilhem Guirado, fonçant comme un taureau d’arène, pour Xavier Bertrand, un temps plan B de son camp, égaré parmi les gros bébés du rugby.
J’aime l’élégance un peu surannée de Guy Novès, son timbre de voix précipité, son humanité burinée, un brin désenchantée. Il parlementait en fin de match. A sa place, j’ai cru voir le secrétaire d’Etat Vallini, certes, un peu plus marqué par la vie. J’ai compris que Macron, Bertrand et Vallini étaient aux premières loges à Saint-Denis. Je déraille grave. 
Le médecin, dépêché en urgence, m’a prescrit l’abstinence de scrutin. Il est formel sur les dégâts présidentiels. La folie me guette. A cause d’un rugby, précisément, sans folie. Il est temps que je me désintoxique de la politique. J’ai des visions à la télévision. J’ai repris mes esprits avec un whisky.

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