Vent
boudeur. Bourru s’il dure. La Provence me glace. Je me sauve. Je me fourre dans
une peinture entre quatre murs.
Anne
et Gustave se tiennent la main, honorent un père, un peintre byzantin qui
sacralise la couleur.
Le
musée d’Aix nous cale dans l’axe exact du luxe. Une lumière irradie la
paupière.
Soixante-et-onze
toiles. On chemine comme dans un album d’homme, un livre d’images saintes,
pleines de pages peintes. Le soleil est sa dernière demeure. Il va mourir, se
risque à sourire en grand coloriste.
Staël
flanque des flaques d’éblouissement, fige un vertige d’ensoleillement, peint sa
loi, une toile qu’il aime, plusieurs fois. Rien ne ment dans le dénuement. Les
nus sont des nuages. Raconte rien, la peinture. Seulement la couleur, un rouge,
peut-être une lumière qui bouge.
La
cérémonie d’Aix est un sacre, le couronnement du peintre en sa maison vermillon.
Les toiles cognent dans l’œil, tapent une nuque, commotionnent une trogne
d’homme. C’est le bouquet final, d’une petite fille, d’un fils, sans artifice,
les signes d’une piété au père émeutier, roi fulgurant, général de beauté.
Jeanne est une damnation, l’apparition d’une passion, le soubresaut du coquelicot, le début d’un nuage, le nu encore bleu, merveilleusement venimeux. Le destin est une main d’homme qui se donne d’instinct. Il est un âge où la vérité est une dernière solitude, une sorte d’assuétude à l’authentique manière.
Jeanne est une damnation, l’apparition d’une passion, le soubresaut du coquelicot, le début d’un nuage, le nu encore bleu, merveilleusement venimeux. Le destin est une main d’homme qui se donne d’instinct. Il est un âge où la vérité est une dernière solitude, une sorte d’assuétude à l’authentique manière.
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