mardi 15 janvier 2019

L'épître d'Emmanuel

Toujours rien dans ma boîte aux lettres. Pas de ligne rouge sur ma messagerie. Zéro mail d’Emmanuel. L’Etat sait me trouver pour un imprimé fiscal. Il ignore où je demeure pour ses parlotes Théodule. 
Je télécharge vaille que vaille un document composite, en caractères minuscules, sur le site d’un quotidien du soir. Je lis malaisément l’épître d’Emmanuel. D’emblée, je suis saisi par la flagornerie du texte écrit. Les superlatifs pleuvent sur la grande nation. L’auteur excelle dans l’art d’être franchouillard. L’exhortation à « la fierté » est d’inspiration douteuse.
Le grand débat est défini en creux. « Ni une élection, ni un référendum…mais un grand pas en avant ». J’essaie de comprendre. Une élection, c’est un « piège à cons » ; un référendum, c’est un plébiscite. Alors, « un grand pas en avant », concept complexe dont je cerne mal le sens, c’est sans doute raccord avec la belle imagerie des marcheurs.
L’expression évoque le grand bond en avant de Mao Tsé Toung, la douce et paisible révolution chinoise. Elle est conforme au best-seller de campagne du candidat.
On l’a dit et redit : il n’y a pas de baguette magique pour réformer la société. Dieu merci, on l’a retrouvée. Jupiter exprime sa dilection pour les métamorphoses. Il fera d’une  colère la solution. « Pas de questions interdites ». Seulement des réponses, ça suffit.

Aucun commentaire: