dimanche 23 février 2020

Faim de poireau

Le match contre Galles avait de la gueule. C’est la charnière qui a gagné la guerre. Ntamack est un fils à papa d’épopée. Chez Dupont, tout est bon. Jailli du diable vauvert, l’arrière tricolore a planté l’essai libérateur entre les perches totémiques comme une banderille, une flèche de grand péril dans une peau gaëlique. Bouthier, patronyme de pugiliste, les a sonnés, les a boxés en artiste.
Willemse, monstre de bravoure, s’extrait des corps de brutes, s’échappe des duretés du tas, aplatit, c’est son tour, dans le glorieux en-but.  Ollivon est un coureur de grands horizons, le capitaine des raids de montagne. Je consulte les annales. Il est l’Olivier Magne, le légendaire coursier du match.
Ntamack intercepte l’ovale avec une dextérité, une grinta, une vista, le panache d’attaque d’un jongleur de concepts. Vingt minutes à quatorze, nous subîmes la loi du Gallois sans fléchir un genou ni courber une échine. Le Quinze de Galthié témoigna sa grosse santé. Je revois Bamba, venu du banc, allègre au combat, qui d’entrée de jeu fit de son mieux, défonça la mêlée.
Galthié est le Deschamps du rugby. A Cardiff, il est sacré pour les meilleurs motifs. Le colonel Fabien galvanise les siens, les aguerrit aux grandes querelles. Les coqs, nos héros, se sont nourris de poireaux. Ils aimaient ça. Les grands gars s’en sont donnés à cœur joie. A Cardiff, on a vu de quel bois ce Quinze-là se chauffait. On se prend à rêver à du beau, fier et preux rugby, à du jeu joyeux à la Maso, Villepreux. Merci Galthié !

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