jeudi 18 mars 2021

Les phlébites du Brexit

Les duettistes nous distraient des morosités de la cité. On rit de Laurel et Hardy, de leurs querelles habituelles, du rituel de leur duel. Un couple, digne de ce nom, ne se chamaille que pour un trait d’union. Les alliés ne font jamais la paix. Les relations privilégiées n’autorisent qu’à des guerres à perpétuité. AstraZeneca est un cas d’école pour nous autres, gars des Gaules. Devant le fait accompli du mauvais vaccin d’Oxford, la pointilleuse Germanie s’est offusquée, a mis les points sur les i, s’est dépêchée d’en suspendre la toxicité. La « grande nation », toujours bonne fille, à la hâte s’est pliée au diktat. Le couple franco-allemand, l’union d’une ronde fiancée et d’un prince charmant, au glamour monégasque, est fondé sur un serment romantique qui résiste à mille tourments chroniques. Les deux nations s’accordent sur la vaccination, se solidarisent sur des doses, s’échangent sourires et bouquets de roses. A vrai dire, le tandem germano-gaulois calque une logique boiteuse, une relation bancale sur le sympathique attelage maire/préfet, jailli de la pensée patoisée d’un Jeannot d’Hérault, mirobolant leader régionaliste. Car le préfet d’Europe, c’est une chancelière allemande, et le maire d’arrondissement qui exécute l’ordre au doigt et à l’oeil, c’est un président suiviste qui obéit en petit valet. Les Anglais nous fourguent déjà des tonnes d’un variant encombrant. Il n’est pas question maintenant d’importer les phlébites du Brexit.

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