vendredi 17 octobre 2025

Refaire le coup de Notre-Dame

En haut lieu, on est dans l’embarras. La fin de mandat approche. Le président s’énerve, additionne, pose une retenue, calcule, recompte. Le bilan, même falsifié, ne mérite pas d’autre destin que le dépôt. Calamiteuse fin. Une éclaircie soudain colorie l’œil du souverain : sa reconstruction manu militari de Notre-Dame. Refaire le même coup. Il suffit d’un petit mégot d’Arabe sur un chantier. Dans sa tête, il songe à des voitures béliers, à des drones en escadrilles, il les superpose à la Tour Eiffel, à l’Arc de Triomphe. Il voit la superproduction du désastre, un peu comme Flaubert imagine « Salammbô ». Aussitôt, il ordonne à Nunez et Vautrin – les ministres du moment – de larguer en pleine nuit des milliers de drones sur la grande girafe de fer, d’expédier des convois entiers de voitures béliers à l’assaut de l’Arc de Triomphe. Moins d’un an et demi après, le stable président inaugure la Nouvelle Tour Emmanuel, mille fois plus belle que le tas de ferraille de Gustave. Dans la foulée, Christo l’emballeur, presque centenaire, dévoile de son grand drap au buste imprimé du président, un Arc de Triomphe rénové, plus flamboyant et plus guerrier que jamais. Nous sommes en avril 2027. Macron réalise in extremis la passe de trois : Notre-Dame, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe. Il rentre dans l’Histoire comme le plus véloce bâtisseur de tous les temps.

Aucun commentaire: