La compagne du président est en campagne. Elle tweete à la hâte, tweete à tire-larigot, tweete à contre-courant. Elle fait la courte échelle au rebelle socialiste de La Rochelle. Au grand dam de Marie-Ségolène. N'en déplaise à François, l'homme écartelé, à double fidélité.
La jalousie de Valérie s'exprime en moins de 140 signes. Pareille transparence de First Lady fait progresser la démocratie. On se fiche des dindons de la farce: on apprécie l'audace.
mercredi 13 juin 2012
mardi 12 juin 2012
Le doigt sur la bouche
Chut ! Samir Nasri scelle ses lèvres d'un doigt vengeur. Chut ! Samir Nasri joue à chat avec une balle. Chut ! Samir Nasri se rit des critiques mécaniques. Marcel Proust les qualifie de "célibataires de l'art". Gustave Flaubert précise: "Ils sont pions faute de pouvoir être soldats".
Chut ! Samir Nasri marque un but. Samir Nasri, le malappris, sauve la patrie. Le doigt sur la bouche, il fustige les commentateurs de gradins. A l'Euro, le petit homme un peu rond, qui trimbale un fessier haut perché, rend la monnaie de sa pièce.
Chut ! Samir Nasri marque un but. Samir Nasri, le malappris, sauve la patrie. Le doigt sur la bouche, il fustige les commentateurs de gradins. A l'Euro, le petit homme un peu rond, qui trimbale un fessier haut perché, rend la monnaie de sa pièce.
lundi 11 juin 2012
Les gnons de l'opinion
La géométrie de l'opinion varie dans l'espace. C'est pourquoi les arpenteurs de métier s'emmêlent les pinceaux. Ils se fourvoient dans leurs mesures avec une régularité de métronome. A Hénin-Beaumont, ils ont décroché le pompon. Ces maîtres géomètres ont taillé au plus juste la tunique de l'ardente Marine. En revanche, ils ont confectionné un costume beaucoup trop large à l'ombrageux Jean-Luc.
Les zélés sondeurs accumulent les camouflets. Ils drapent leurs infortunes derrière une science de pacotille. A trop triturer l'opinion, on la crible de gnons. Le peuple des suffrages se rit des piètres harpédonaptes de l'opinion politique.
Les zélés sondeurs accumulent les camouflets. Ils drapent leurs infortunes derrière une science de pacotille. A trop triturer l'opinion, on la crible de gnons. Le peuple des suffrages se rit des piètres harpédonaptes de l'opinion politique.
dimanche 10 juin 2012
La terre battue
Ils s'observent dans la diagonale d'une écorchure. Ils bondissent derrière une balle de tennis. L'ocre de Roland-Garros tapisse l'espace, élance un cri comme une épiphanie.
La terre est mêlée d'un sang victimaire. Dans une lueur de cirque, Nadal est machinal. Une grande bringue de Russe fait des siennes, s'emballe, vocalise le tennis. La géante infernale geint dans l'arène animale. La renommée séquestre les forçats de la tache orangée.
Ils cognent, expédient une besogne. Ils trouent de coups une terre mille fois battue, profanent une beauté - flagrante et nue - de coquelicot des rues.
La terre est mêlée d'un sang victimaire. Dans une lueur de cirque, Nadal est machinal. Une grande bringue de Russe fait des siennes, s'emballe, vocalise le tennis. La géante infernale geint dans l'arène animale. La renommée séquestre les forçats de la tache orangée.
Ils cognent, expédient une besogne. Ils trouent de coups une terre mille fois battue, profanent une beauté - flagrante et nue - de coquelicot des rues.
vendredi 8 juin 2012
Portrait d'Ayrault
Il séjourne rue de Varenne. Il gouverne une contrée batailleuse, lassée de politique tapageuse. Il est blanc comme un linge, pâle comme une ombre spectrale. Visage diaphane qui témoigne de l'origine latine du mot candidat.
Ayrault est candide sur toute la ligne. Vierge de toute expérience ministérielle. C'est un bloc de blancheur atlantique. Mièvrerie d'un corps sans fantaisie qui hésite entre la pierre marmoréenne et la chair flasque.
Carrure de clergyman faussement sportif, verbe sermonneur de vrai pasteur. Révérend père, ce Ayrault.
L'homme ne prend pas bien la lumière. Ce fils de Bretagne exhibe une trogne sans relief. Le soleil rosit à peine un épiderme sensible à la flatterie. Au pouvoir, c'est la seule couleur, sorte de bleu de travail, que le géographe de Matignon accepte de bonne grâce. Il est à sa place, normalement normal, pathologiquement aimable. Il applique à la lettre les consignes de banalité.
Ayrault est candide sur toute la ligne. Vierge de toute expérience ministérielle. C'est un bloc de blancheur atlantique. Mièvrerie d'un corps sans fantaisie qui hésite entre la pierre marmoréenne et la chair flasque.
Carrure de clergyman faussement sportif, verbe sermonneur de vrai pasteur. Révérend père, ce Ayrault.
L'homme ne prend pas bien la lumière. Ce fils de Bretagne exhibe une trogne sans relief. Le soleil rosit à peine un épiderme sensible à la flatterie. Au pouvoir, c'est la seule couleur, sorte de bleu de travail, que le géographe de Matignon accepte de bonne grâce. Il est à sa place, normalement normal, pathologiquement aimable. Il applique à la lettre les consignes de banalité.
mercredi 6 juin 2012
La conversation du pouvoir
Le culte de la nation se nourrit de pieuse conversation. Elle coudoie les passions ravageuses. Charles de Gaulle cause à la France. Marcel Proust bavarde avec Albertine. L'un et l'autre embastillent leurs désirables proies. De Gaulle fixe un cap. Il balade au grand air la nation millénaire. Proust se recueille au chevet d'une morte. Le poète et le soldat scandent une même prière pour plus tard.
De Gaulle lit Jouve. Correspond avec Le Clézio. Ses pommettes s'empourprent à la lecture de "Paulina". L'artiste est de son temps, pressent les suivants. L'homme du dix-huit juin parle "des gouvernants de rencontre". De Gaulle arrête le regard du hasard.
Proust et le grand Charles ont tué le match. Le juif asthmatique et le catholique gothique ont inscrit la France, ses paysages et sa phrase, au milieu du monde, à son zénith universel.
Aujourd'hui, la politique s'est affranchie des belles lettres. Sarkozy invente l'épilepsie du pouvoir. Il se rue dans le décousu. Il est possédé d'envie, tiraillé des pires désirs. Il soliloque, et du monde se moque.
Giscard prétend écrire avant de lire. Sarkozy tord le cou à "la princesse des contes" et à "la madone aux fresques des murs" (Mémoires de Guerre, L'Appel, page 1). Il s'épargne la corvée des écritures. La sotte vanité de Giscard introduit à l'enfantine brutalité d'un Sarkozy, futile monarque.
Je me souviens d'une photographie de De Gaulle, à son bureau, les yeux dans le vide. De Gaulle voisine avec les vertiges. A l'heure des nouvelles du soir, de Gaulle s'extrait de son travail, ferme l'électricité, laisse craquer dans son sillage le parquet de l'Elysée. Il observe l'humanité dans les yeux d'un vulgaire téléviseur. Il connaît la loi du pouvoir sur le bout des doigts. Il contemple la France. Il songe à "La Prisonnière", le cinquième des sept volumes du grand oeuvre de Proust. Charles courbe sa longue carcasse: "La regarder dormir".
De Gaulle lit Jouve. Correspond avec Le Clézio. Ses pommettes s'empourprent à la lecture de "Paulina". L'artiste est de son temps, pressent les suivants. L'homme du dix-huit juin parle "des gouvernants de rencontre". De Gaulle arrête le regard du hasard.
Proust et le grand Charles ont tué le match. Le juif asthmatique et le catholique gothique ont inscrit la France, ses paysages et sa phrase, au milieu du monde, à son zénith universel.
Aujourd'hui, la politique s'est affranchie des belles lettres. Sarkozy invente l'épilepsie du pouvoir. Il se rue dans le décousu. Il est possédé d'envie, tiraillé des pires désirs. Il soliloque, et du monde se moque.
Giscard prétend écrire avant de lire. Sarkozy tord le cou à "la princesse des contes" et à "la madone aux fresques des murs" (Mémoires de Guerre, L'Appel, page 1). Il s'épargne la corvée des écritures. La sotte vanité de Giscard introduit à l'enfantine brutalité d'un Sarkozy, futile monarque.
Je me souviens d'une photographie de De Gaulle, à son bureau, les yeux dans le vide. De Gaulle voisine avec les vertiges. A l'heure des nouvelles du soir, de Gaulle s'extrait de son travail, ferme l'électricité, laisse craquer dans son sillage le parquet de l'Elysée. Il observe l'humanité dans les yeux d'un vulgaire téléviseur. Il connaît la loi du pouvoir sur le bout des doigts. Il contemple la France. Il songe à "La Prisonnière", le cinquième des sept volumes du grand oeuvre de Proust. Charles courbe sa longue carcasse: "La regarder dormir".
mardi 5 juin 2012
Candeur d'expert
L'analyse politique de M. Jaffré (Le Monde du 5 juin) s'achève sur un sentiment de perplexité. Le spécialiste de l'opinion publique s'interroge sur la minimisation par François Hollande du vote de François Bayrou en sa faveur, au second tour de l'élection présidentielle.
Pareille réflexion d'expert ne manque pas d'étonner. Elle témoigne en effet d'une désarmante candeur. A vrai dire, la quasi indifférence du Parti Socialiste à l'endroit du leader centriste s'explique par la volonté farouche de ne pas blesser inutilement ses alliés privilégiés, les Verts et le Front de Gauche.
Pareille réflexion d'expert ne manque pas d'étonner. Elle témoigne en effet d'une désarmante candeur. A vrai dire, la quasi indifférence du Parti Socialiste à l'endroit du leader centriste s'explique par la volonté farouche de ne pas blesser inutilement ses alliés privilégiés, les Verts et le Front de Gauche.
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