dimanche 10 juin 2012

La terre battue

Ils s'observent dans la diagonale d'une écorchure. Ils bondissent derrière une balle de tennis. L'ocre de Roland-Garros tapisse l'espace, élance un cri comme une épiphanie.
La terre est mêlée d'un sang victimaire. Dans une lueur de cirque, Nadal est machinal. Une grande bringue de Russe fait des siennes, s'emballe, vocalise le tennis. La géante infernale geint dans l'arène animale. La renommée séquestre les forçats de la tache orangée.
Ils cognent, expédient une besogne. Ils trouent de coups une terre mille fois battue, profanent une beauté - flagrante et nue -  de coquelicot des rues.

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