mardi 28 octobre 2008

Le compte y est

C'est l'expression favorite des princes qui nous gouvernent. "Le compte n'y est pas", son contraire, peut aussi bien faire l'affaire. Les râleurs d'opposition se l'approprient volontiers. On oublie parfois de quel compte il s'agit, mais on sait d'autorité qu'il y est ou qu'il n'y est pas. 
La vogue de l'incontournable sentence doit beaucoup au travail de prédication de politiciens vedettes. Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont excellé dans l'art épicier d'exalter les totaux victorieux. Eux-mêmes relayés par la voix contestataire de syndicalistes en colère: "Non, le compte n'y est pas !"
On songe à la brillante carrière de la "feuille de route". Elle a commencé par brûler les lèvres de Georges Bush à l'amorce de son expédition punitive à Bagdad. De là, elle a rayonné un peu partout dans le monde. Les patrons d'entreprise ont adopté la "roadmap" avec zèle et naturel. La pensée était du même coup régénérée, les idées clarifiées. A vrai dire, on se demande comment on a pu vivre sans feuille de route ni souci du compte juste. Tant de frivolité confond.

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