samedi 3 mars 2012

Proust

On n'échappe pas à sa phrase. Proust se sert des mots comme d'un lasso. Il nous ficelle à son missel. S'y célèbrent la cérémonie du temps, un rituel des signes essentiels, l'opaque étrangeté des ciels, une lente appréciation du règne des sensations. S'y mêle la règle des choses.
Dans sa tumultueuse immobilité, La Recherche est fugitive. La vie n'est qu'une question de secondes. Elle se sauve dans un silence d'hémorragie. Proust est fait comme un rat. S'il écrit, c'est qu'il cède à la panique. Des décombres de la durée, il préserve la majesté d'être né.

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