A
Palerme, rien n’alarme sauf une lumière du matin. Je griffonne les menues pages
d’un carnet. Je jette sur le papier les fragments désaccordés d’une vie
émerveillée. La saisie littéraire d’une sensation est une manœuvre éphémère.
C’est un exercice de vérité. Il fait du songe le contraire du mensonge.
Les
insoucieux Siciliens considèrent le travail comme une occupazione, sans autre espèce d’émotion. J’aime un large dédain du
quotidien.
Via
Principe di Belmonte, on observe les ciselures des ombres sur les murs, on
paresse à la terrasse du Spinnato. La pasticceria
est saturée d’exquisités sucrées. Je commande, non je quémande, un cioccalata calda in tazza.
A toutes
les heures d’un malicieux désœuvrement, deux élégants vieillards s’attablent,
rigolards et charmants, baskets écarlates. Soudain une jeune fille grimpe au
cou du grand-père à chignon gris. L’embrassade démonstrative, vivace, est l’art
sicilien des quiétudes apéritives.
C’est
un soleil de trois heures qui chauffe le contour des cheveux. Boire d’un trait,
c’est comme écrire d’un jet : c’est bon.
Après la collation du matin, j’apprécie le chiffonné du Corriere della Sera. Je m’assieds à lire des histoires. A côté du buste de Wagner, dans le hall marbré du grand hôtel des Palmes, délicieusement décati. Un jour, j’écrirai les sottes cérémonies du travail. Cela s’appellera « La clownerie des lundis ».
Après la collation du matin, j’apprécie le chiffonné du Corriere della Sera. Je m’assieds à lire des histoires. A côté du buste de Wagner, dans le hall marbré du grand hôtel des Palmes, délicieusement décati. Un jour, j’écrirai les sottes cérémonies du travail. Cela s’appellera « La clownerie des lundis ».
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