mercredi 27 février 2019

Une provocation de faciès

C’est le contentement rayonnant de l’intelligence, une figure alerte et satisfaite de soi, une insolence sans complexe à se suffire, l’impossibilité à savoir masquer les bienfaits d’être bien né.
La détestation Macron résulte d’une provocation de faciès, d’un sentiment de dame patronnesse. Notre jeune homme caracole sans état d’âme. Quatre à quatre, il monte les marches, il grimpe les étages d’une dégringolade de sondage.
Il est le meilleur. C’est son bonheur. Dans son petit costume cravate académique, il est parfaitement aérodynamique. Il fend l’air, s’arrête devant la misère, anonyme sur un trottoir. Il est extraordinaire.
A la Jacques Anquetil jadis, il bat le record de l’heure quand il veut, fait des prouesses qui dépriment les malheureux. Le peuple des périphéries se sent diminué par les défis mécaniques d’un prince du QI. Il vote Poulidor. Il sait la beauté de l’échec. Il est esthète.
A défaut du maillot de vainqueur, il endosse un gilet, une tunique de rancœur. Il est épatant, le président. C’est bien cela qui attise le ressentiment.

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