jeudi 23 janvier 2014

C'était Louis

Le front s'est dégarni. Flaubert pleure sur sa calvitie. Il est chauve de la défunte amitié du bon Bouilhet. Flaubert enterre son meilleur soldat. C'était Louis. Son faire-valoir de gueuloir, son compagnon des joies sonores. Bouilhet, Duplan, Sainte-Beuve. A qui parler boutique ? Flaubert est seul, cerné de linceuls.
"Je n'en connais pas un seul qui soit capable de passer avec moi un après-midi à lire un poète" (Lettre du 21 mai 1870, Bibliothèque de la Pléiade, quatrième volume de la Correspondance, page 190).
Il cesse de converser. Faute de complicités. Il n'a rien à dire aux sbires du désespoir, aux barbares sans mémoire. Il a écrit Bovary, Salammbô, L'Education. Il ne lui reste pas dix ans pour compléter les blancs. Il bande son arc. Il expédie son acrimonie. Il confie sa tristesse à George Sand.


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