vendredi 3 avril 2015

De la musique

La musique se passe des choses, merci, se moque du monde. Elle advient, surgit, rougeoie. Elle s'entend entre deux néants. C'est une symphonie d'un nouveau monde. L'escapade sonore s'affranchit du sens mort comme on coupe une soif à travers chants.
Les deux mondes - le musical et le brick and mortar - se ressemblent comme deux gouttes d'eau, s'accordent sur l'étrangeté, le manque d'écho.
Les insensés s'apparentent volontiers, se débrouillent d'un bruit de fond. Dès l'origine, la musique est fille du numérique, fuit les géographies analogiques. Elle se stocke ad libitum dans une mémoire d'homme. Elle n'encombre pas la tête d'un surcroît d'octets. La musique est fabless. A défaut d'usine, elle s'imagine.
Sa vie est une bougie entre deux nuits. Elle taquine deux zéros monumentaux, deux tacites nullités, deux admirables vides. Elle musarde en chemin, dans l'intervalle du rien. Nous autres, depuis la naissance, sommes faits de cette incandescence.

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