jeudi 9 avril 2015

Fragments d'un sentiment

Depuis l'origine, aux abords de l'école, j'aligne des mots devant les choses. Je me décoiffe devant la beauté. Je tranche dans la langue française. Je confectionne des textes, mes petites écritures, comme des recettes de confiture. Je suis sensible à l'écho des bocaux. J'aime le goût de mandarine de ce que j'imagine. J'entasse des milliers de pages de mes séjours dans les nuages.
Aujourd'hui, j'ai envie de faire une photographie du dépôt, de tout ce ramassis, de toiser la hauteur des stocks, de métrer le linéaire littéraire. Après quoi, j'empaquèterai ma marmaille, ficèlerai la marmelade, cachèterai le glorieux matos.
J'hésite entre deux titres sur l'enveloppe. Je garde la main sur La cicatrice du brave, référence à la chaude pisse de Flaubert. Mais je me laisse tenter par Fragments d'un sentiment, qui touche aux éclats de balle du journal.

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