jeudi 13 mai 2021

Flaubert, l’album Pléiade, gâterie d’aujourd’hui

« A dix-sept ans, Flaubert écrit à Ernest Chevalier : "Je suis à moitié des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, c'est admirable. Voilà la vraie école de style" (11 octobre 1838). Dix-sept jours plus tard, Flaubert persévère: "J'ai presque fini Les Confessions de Rousseau. Je t'engage fort à lire cette oeuvre admirable, c'est là la vraie école de style." Un mois après, il ranime une même ferveur, radote avec sa marotte: "Tu as lu Rousseau, dis-tu. - Quel homme !" L'épistolier normand traite Ernest en premier communiant: "Tâche de croire à l'intégrité des ministres, à la chasteté des putains..., alors tu seras heureux et au trois quart imbécile." Flaubert est barricadé dans ses cahiers. Il se plaît à la félicité de l'été. Il trouve la pluie à Trouville. Il lit Rabelais, Corneille, Shakespeare. Il y a deux variétés d'idiot: le prince Muichkine et l'autre, le crétin des Pyrénées. Flaubert obéit. Flaubert va voir à la cuisine s'il y est. Flaubert révèle une désolante crédulité. Le père s'exaspère, rédige le diagnostic: "Idiot de la famille". Sartre grabataire en fera trois gros bouquins testamentaires. Admirable. » Ce texte est extrait de « Dancing de la marquise ». L’ouvrage est disponible à l’adresse suivante : https://catalogue.5senseditions.ch/fr/poesiereflexion/322-dancing-de-la-marquise.html

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