mardi 11 mars 2025
« Moi jeu », un phénomène de société
La pièce est à l’affiche depuis huit ans maintenant. Le théâtre national ne désemplit pas. Il faut réserver un an à l’avance. Les télévisions scolaires raflent les places pour les gosses. On s’y rue comme au stade.
« Moi je » est un spectacle bondissant, ébouriffant, jamais lassant, cousu d’impromptus. Le public est debout, les rappels se succèdent, les bouquets jonchent les planches. Le comédien, un certain Emmanuel Macron - retenez son nom –, brillantissime élève du cours Trogneux, joue son personnage comme personne : un roi narquois, un monarque cynique, une altesse déchue qui soigne une blessure narcissique.
Chaque soir, le théâtre affiche complet. Les touristes en autocar intègrent le spectacle à leur séjour parisien, avant même la Tour Eiffel et Notre-Dame. La soirée inoubliable est vantée, surlignée dans tous les guides.
Malgré ses 2 500 représentations au compteur, le comédien, toujours seul en scène, conserve une fougue, une flamme, une fraîcheur qui épatent un monde culturel pourtant blasé. Dans un registre comparable, même le film « Emmanuelle » dans les années70, n’était pas resté aussi longtemps programmé sur les Champs-Elysées. C’est dire.
Il faut saluer la performance de l’artiste qui hisse haut les couleurs de son art. Cet histrion hors norme, hors format, magnétise les foules, sans un jour de relâche. Certains critiques, parmi les plus érudits, évoquent la diction, le phrasé du grand Jouvet. Si vous n’avez pas encore vu « Moi je », vous vous mettez en danger, vous risquez même un redressement fiscal : courez-y, bon sang ! Vous me remercierez.
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