mercredi 26 novembre 2008

Hunger

On se retrouve dans une salle obscure. Mondaine inanité. Avant-première d'Hunger, film fêté par les voyeurs de Croisette. Une oeuvre d'art choisit son heure. Le samedi soir, je ne suis pas réveillé. J'ai raté le début sans déplaisir. Assis en bout de strapontin, j'ai vu l'image et entendu le métal. Le cinéma exhibe sa force monstre. La violence nue scande la danse des corps. L'homme y souffre d'un mal animal. La terreur se terre dans l'erreur. Une spiritualité de la brutalité imprègne les silhouettes hallucinées. Il pleut des coups dans les cellules. Les torses faméliques des révoltés d'Irlande sont exposés comme des banderoles de chair. Le cri donne à la viande sa stridence déchiquetée. Le renoncement à la faim libère du fracas des instincts. Je voile mes yeux. J'ai peur des jeux de lumière. Hunger fait courir un danger. Ma volonté rebrousse chemin. Je sors cabossé.

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