mercredi 12 novembre 2008

Josef et Louis

Par bien des côtés, l'allure digne et réservée de Josef Radzinger évoque la noble simplicité d'un écrivain, entièrement dévoué à son art, comme Louis Poirier. L'un et l'autre ont su se préserver du tumulte des vanités. Ils ont fendu les foules d'un pas précautionneux. Le destin les a couronnés au point d'éblouir leur visage. Le premier s'est désigné pour conduire l'Eglise. Le second s'est forgé un nom antique qui sonne comme une marque de fabrique. Gracq. 
Josef et Louis ont cheminé dans le siècle sans concéder quoi que ce soit à l'authenticité de leur vocation. Avec espièglerie, ils se sont déguisés en pape des fidèles et pontife des poètes. Ils ont endossé la bure de comédie sans jamais se départir d'une bienveillante solennité. La littérature voisinait avec Dieu sur cette terre, et on ne le savait pas.  

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