lundi 3 novembre 2008

Point de côté

Dimanche ferroviaire. Le train bourdonne, siffle, brinquebale, grésille, hoquette. Je me suis mis sur mon trente-et-un neuronal. C'est un matin d'aventure. Je ressens la fraîcheur du rasage sur la peau. Ouvrage à couverture polaire. Dans Minuit, il y a Inuit. J'ouvre le dernier Echenoz avec cérémonie. Je risque le faux départ avant d'appareiller. Je suis de la génération Jazy. Zatopek est un dieu de la cendrée.
Nostalgie du beau "Ravel", lu d'une traite. Les miles d'Emile me laissent froid. Très vite, j'ai un point de côté. Je stoppe l'athlète tchèque. Je pratique le fractionné. Je me résous à la petite dose. Si Jean Echenoz possède toujours l'art de la ligne svelte, nul enchantement ne se produit. Page après page, je sombre dans une douce somnolence avant de me réveiller au prix d'un laborieux effort. Je lis à l'arraché. Cette histoire de pointes me laisse désappointé. Je finis le maigre volume dans l'amertume. Je songe à la quatrième place de Jazy à Tokyo. Solitude du lecteur à l'instant du récit achevé, d'un pan de rêve écroulé.

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