mardi 16 novembre 2010

Le marais

Le centre est un archipel d'îlots mal répertoriés sur la carte politique. Borloo, dindon de la récente farce élyséenne, souhaite fédérer ce territoire composite. A l'heure où l'Europe - son cheval de bataille favori - se délite dans les grandes largeurs, le centre éclaté rougit de son allure décousue, rêve d'une hypothétique unité. Les bons pasteurs, guides éclairés du centre, ne font pas défaut. Les chefs se bousculent. Manquent les petites mains. L'irraisonné Villepin lorgne sur l'électorat modéré. Morin, le bel insignifiant, règne sur un petit bout de centre. Bayrou l'opiniâtre s'est enlisé à cheval sur son Modem. Jadis, on parlait à juste titre de "marais" pour désigner le magma du centre.
A l'approche d'échéances décisives, Royal, Hollande et DSK ne seront pas nécessairement fâchés avec le centre. Ils tendront la main à un absent. Tous se figurent que le centre est partout. A moins qu'il ne soit nulle part. Sarkozy semble s'en être persuadé. Le centre est la voie de transit des suffrages volatiles. Petit affluent, il se mélange au grand fleuve, généralement la droite. A l'occasion, la gauche reçoit un peu d'eau. Pas beaucoup. La querelle de chiffonniers qu'il suscite ne devrait qu'un peu plus l'assécher.

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